[Tesara] Forêt Humide

Gladius s'était arrêté brusquement, et le glatorian qui l'accompagnait ne comprit pas tout de suite pourquoi. Mais lorsque ce dernier put voir l'énorme araignée qui commençait à s'approcher d'eux, sur la route, il acquiesça et laissa la tourelle au skrall.

-Allez, montre moi ce que tu vaux au tir.

Le fantôme tira trois projectiles sur la créature. Le premier atterrit juste devant lui, l'obligeant à arrêter sa course, et les deux autres la frappèrent de plein fouet. Gladius sourit, et se prépara à tirer à nouveau si l'arachnide décidait de s'avancer à nouveau vers les deux voyageurs.

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'Rencontre sauvage' :

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[Araignée des sables: 1000/1000/50]

Gladius, votre attaque ne parvient pas à toucher l'araignée! Cette dernière ne vous attaque pas, effrayée!

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'Rencontre d'ennemi' :

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'Rencontre sauvage' :

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Le skrall s'approchait du bastion de Tesara, l'une des rares régions où poussaient la végétation sur cette planète morte. Le village de Tesara était entouré d'une forêt humide, presque tropical. Le skrall savait que certaine créature du désert nichait dans les environs, il ne fut pas surpris lorsqu'une vipère des dunes essya de l'attaqué. Le skrall fit tournoyé son épée et l'abattit sur le corps mou de la vipère, ses écailles la protégeant et son épée étant assez abîmé, il prendrait surement du temps à toucher un organe vital, mais il avait tout le temps qu'il lui fallait, les armées de Tuma mettrait encore du temps avant d'être prête pour ce qu'ils avaient prévus.

[Attaque contre la vipère, sa Def descendra à 800]

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'Rencontre sauvage' :

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Le soleil se levait à l’horizon, colorant le ciel d’un bel orangé, parfois irisé de vert, de rose ou même de violet. Les nuages s’ornaient ainsi de leurs plus belles parures, redistribuant doucement la chaleur du jour, qui déjà dardait de ses rayons le sol fertile de Tesara. L’atmosphère était particulièrement humide en ces contrées, véritable oasis de vie au milieu d’un désert stérile et mortel, loin des pics gelés et hostiles des montagnes Noires ou Quartziques Blanches.

La forêt cependant, même si elle était pleine de vie, était étrangement silencieuse en ce jour. Habituellement grouillante, bruyante et débordante de vitalité, elle semblait alors presque endormie, comme si un sort lui avait jeté, la plongeant dans une profonde léthargie – sans pour autant ôter quoi que ce soit à sa verdoyante beauté. Elle semblait comme suspendue, attendant un événement particulier pour s’éveiller et reprendre le cours normal de son existence. A moins qu’elle fut en train de retenir son souffle, en ces heures particulièrement sombres.

Car, au sol, bien loin en dessous de la canopée, une Ombre marchait, aussi silencieuse que la forêt elle-même. Un makuta reclus, qui s’était volontairement exilé de la confrérie pour mener des recherches sans être gêné par les autres Créateurs noirs. En ce jour, l’Ombre adoptait une démarche assurée, lente, soignée jusque dans le moindre détail ; le moindre mouvement était calculé, rien n’était laissé au hasard – pas même le doux balancement de ses bras, calculé pour assurer son équilibre en cas d’attaque surprise, même si rares étaient ceux capables de surprendre un makuta, même en terrain étranger.

L’Ombre souriait. Ses plans étaient allés bien au-delà de ce qu’il avait jamais pu imaginer. Sa création s’était développée d’une manière qu’il n’avait absolument pas prévue ; sa destinée avait été complètement retracée depuis le jour de son création : auparavant créé uniquement pour permettre au makuta d’étudier le comportement d’un kraata doué de libre arbitre, le voilà désormais rejoignait les forces unies des factions pour attaquer le Protectorat. Et au beau milieu de la bataille, le rahkshi de Désintégration avait cédé aux pouvoirs du Traître, à travers l’incarnation de son Séide, désormais convaincu qu’il devait se battre au nom de ses anciens ennemis s’il voulait avoir la moindre chance de survie.

Mais l’apothéose de tout ceci avait eu lieu quelques heures après, très rapidement. Trayx avait momentanément disparu du champ de détection du makuta ; ce dernier avait alors cru que sa progéniture mutée avait finalement été éliminée, malgré ses capacités extraordinaires – pour un kraata si jeune du moins. Puis le rahkshi était revenu d’entre les morts ; son voyage au-delà de la perception de son créateur l’avait cependant profondément modifié.

Trayx n’était plus du tout le même, désormais. Son corps, son armure avaient été améliorées à un tout autre niveau, bien au-delà de tout ce dont étaient capables les meilleurs bio-ingénieurs de l’univers matoran – c’est-à-dire les makutas. Le lien qui permettait au kraata de ressentir la volonté de son maître avait également été détruit, la réciproque n’étant cependant pas vraie : même si le rahkshi ne le savait pas, l’Ombre pouvait parfaitement le ressentir comme s’il faisait partie de lui.

Trayx était désormais un guerrier Protector, une créature modifiée dans l’unique but de détruire les ennemis du Maître. Le makuta ne parvenait toujours pas à comprendre les autres modifications que le Cyclope avait effectuées sur le corps de sa progéniture – le savant fou n’avait sans doute lui non plus pas compris ce qu’il faisait en agissant de la sorte, mais tant pis. Son œuvre était tout de même grandiose ; et l’Ombre avait hâte de voir sa créature en combat – quelle que soit l’issue de ce dernier, tragique ou héroïque.

Le makuta fut cependant tiré de ses pensées par un soudain bruissement de feuilles, un mouvement subit qui attira son attention – juste à temps, car l’instant suivant, trois projectiles métalliques furent propulsés à très haute vitesse dans sa direction. L’Ombre se téléporta pour éviter l’attaque qui aurait sûrement percé son blindage de protoacier ; les projectiles continuèrent donc leur course sur plusieurs centaines de mètres, coupant net les arbres sur leur passage. Un craquement retentit dans la forêt, tandis que les grandes plantes tombaient avec violence sur le sol verdoyant des terres fertiles. L’Ombre se concentra un instant tandis qu’il se matérialisait, loin au-dessus du sol. Fermant les yeux pour plus facilement faire abstraction de sa vue, il privilégia l’utilisation de ses pouvoirs mentaux.

C’est alors qu’il les vit ; au nombre de cinq, ils fonçaient tous sur lui, utilisant des pouvoirs de gravité pour échapper à la pesanteur de Bara-Magna. Cinq êtres de fer et d’antidermis : des makutas, tout comme lui. Il ne connaissait aucun d’entre eux, cependant. Ne portant aucun signe distinctif, ils ne faisaient peut-être même pas partie de la Confrérie, et n’avaient sûrement pas été envoyés par Shrecki pour faire le sale travail. L’Ombre se laissa tomber au sol, accélérant même sa chute du mieux qu’il le pouvait ; arrivé tout prêt du sol, il tenta alors de se téléporter. Cependant, quelque chose ne se passa comme prévu…

L’Ombre lourdement au sol, créant un petit cratère à l’impact. Plusieurs arbres furent déracinés par la puissance du choc. Le makuta se releva immédiatement, utilisant ses pouvoirs kraatas de magnétisme pour redonner sa forme originale à son armure qui avait beaucoup souffert de la chute, puis tenta de nouveau de se téléporter ; rien. Il ne sentait plus le pouvoir affluer en lui lorsqu’il l’appelait ; ce dernier refusait tout simplement de lui obéir. Un phénomène qui n’avait eu lieu qu’à de très rares reprises.

*Un brouilleur… misérables cloportes.*

Les autres makutas s’approchaient à une vitesse fulgurante, volant dans les airs comme de véritables toas, et ce même sans l’aide de leurs ailes ; une prouesse que seuls quelques rares spécialistes étaient capables d’accomplir, notamment au vu des figures aériennes qu’ils effectuèrent pour ralentir juste avant de se poser en douceur.

*Des cloportes plutôt intéressants, en fin de compte.*

Le masque de l’Ombre brilla fortement, tandis que ce dernier activait l’Olmak qu’il portait sur le visage. Immédiatement, une porte dimensionnelle apparut derrière le makuta. Ses détracteurs, comme un seul homme, foncèrent alors sur lui, s’attendant sûrement à ce qu’il tente de s’échapper. Grave erreur.

Car personne n’entra dans le portail ; au contraire, un autre être en sortit. En le voyant les créateurs noirs furent déconcentrés, juste un instant, mais ils se reprirent vite, freinant leur course avant de s’apprêter à reculer pour analyser le nouvel arrivant. Ce dernier cependant, ne leur laissa pas le luxe de l’étudier. A peine son pied toucha le sol, que d’immenses piques métalliques s’élevèrent du sol, empalant trois d’entre eux ; une blessure mortelle pour un organique, mais tout à fait bénigne pour un makuta… tant que leur antidermis ne s’échappait pas de la plaie béante. Mais le but de l’attaque n’était pas de tuer créateurs noirs.

Des piques, plus petites, se déployèrent à partir des grandes, s’enroulant complètement autour du corps de leurs victimes, qui n’eurent alors d’autre choix de désactiver leur brouilleur pour se téléporter loin de la forêt pour refermer les immenses ouvertures qui décoraient désormais leur enveloppe de protoacier. Les deux autres makutas, ayant perdu l’avantage du nombre et de la surprise, imitèrent alors leurs confrères ; nul doute, cependant, qu’ils reviendraient à la charge, un autre jour. Mais en attendant, l’Ombre était hors de tout danger.

- Ils vous ont retrouvé.

La voix de l’étranger résonna longuement dans la forêt silencieuse ; l’Ombre ne répondit pas tout de suite, préférant réfléchir quelques instants. Lorsqu’il reprit la parole, cela faisait plusieurs secondes que son interlocuteur avait fini de s’extirper de la porte dimensionnelle.

- Ils ont été bien plus rapides que prévu ; cela va précipiter nos plans. Cependant, je suis persuadé qu’ils ne travaillaient que pour eux-mêmes. Sûrement auraient-ils tenté de revendre l'artefact à la Confrérie, ou à une autre faction – peut-être même au Protectorat. Ils n’ont aucune idée de ce dont il s’agit, exactement. Des cavaliers solitaires, donc peu dangereux. N’ayez crainte.

- Si j’avais été occupé, je n’aurais pas pu vous sauver ; je me demande bien si vous les qualifieriez de « peu dangereux », alors. Peut-être mêmes auraient-ils eu raison de vous.

- Vous plaisantez. Avec l’artéfact en ma possession, je suis hors d’atteinte de ces insectes.

- Vous surestimez les pouvoirs de ce gadget. Mais comme vous l’avez déjà dit, cela va tout de même précipiter nos plans. Nous ne pouvons plus attendre. L’équilibre de cet univers est sur le point d’être brisé à jamais ; si nous ne faisons rien, les dégâts risquent d’être irréversibles. Tous les préparatifs sont-ils prêts ?

- Avec vous, nous sommes désormais au nombre de quatre ; nous avons encore besoin d’un dernier de nos frères. Un de ceux de cet univers fera parfaitement l’affaire. Maintenant que Phantrakk est mort, il faudra trouver un autre… « volontaire ». Shrecki et Nui sont trop impliqués dans les batailles rangées pour que l’on puisse se permettre de les subtiliser à leurs alliés. Pourquoi pas… Wrifaën ?

- Savez-vous où il se trouve ?

- Non… mais nous n’aurons pas à le chercher bien longtemps : c’est lui qui viendra à nous. Amenez vos deux frères dimensionnels au point de rendez-vous prévu, et je vous offrirai la dernière pièce du puzzle. Trois Lihax au même endroit ; je me demande bien ce que cela donnera. Surtout après notre Fusion…

- Nous verrons bien. Pas de temps à perdre, donc. Vous avez trois jours, pas un de plus, ou je me trouverai quelqu’un d’autre, de plus compétent, et surtout plus puissant.

L’étranger traversa de nouveau la porte dimensionnelle, qui se referma derrière lui. Si l’Ombre avait un système respiratoire, il aurait sûrement soupiré ; Lihax lui posait bien trop de problèmes, mais il n’avait pas le choix. Pour parvenir à leurs fins, ils devaient tous coopérer. Cependant… le créateur noir ne savait pas grand-chose de celui qui aurait pu être The Ice Master d’un autre monde – mais qui avait alors suivi une destinée différente. Toutes ces existences parallèles étaient à la fois un casse-tête, et un graal pour ceux qui parvenaient à les utiliser convenablement.

L’Ombre reprit alors sa marche, se dirigeant toujours droit vers le désert, attendant tranquillement que Wrifaën vienne tenter de le tuer…