[Voya Nui] Domination sans fin...

Voya Nui était de ces îles qui portaient bien leur nom. L'île de la Damnation. Comme si des dizaines de poignards filants étaient tout ce qui définissait cette île. Elle avait été d'abord expulsée hors du continent d'où elle provenait à l'origine, éjectée littéralement. La majorité de la population avait souffert de cela. Mais les protecteurs de la Lumière s'étaient emparés de l'île pour leur venir en aide. Qu'à cela ne tienne ! Car sous les feux de la guerre, c'était à présent à l'Alliance Criminelle de s'emparer de l'île, faisant flotter la bannière de la Ligue et des Chasseurs unis au dessus des habitants. Oh, ils n'avaient pas été particulièrement violents, ça non. Puis était venu le Protectorat. Et Voya Nui était devenu une région d'horreur et de ténèbres. Une para réalité.
Lorsqu'enfin le Protectorat avait été vaincu, il avait fallu énormément de temps pour que sa corruption s'efface de l'île : depuis les trois années de paix qui étaient passées, pas un mois ne s'était déroulé sans qu'un habitant périsse finalement des blessures qu'avait infligé la terrible faction.

Puis étaient venus les Fantômes des Sables. Et Ikinat avait sombré dans la folie, bombardant alors Le Voya, sans la moindre trace d'hésitation. Sous Gladius, l'île s'était retrouvée dans une situation semblable à celle de sous l'Alliance Criminelle ; guère à se plaindre, guère de choses à critiquer. La vie allait, tranquillement, sans qu'on vienne guère les déranger, et ce n'était pas plus mal.
Puis les Fantômes étaient tombés. Alors, on s'attendait à un émissaire, à ce qu'une personne vienne passer un marché avec la population, les enrôler à nouveau vers une nouvelle faction.
Mais ce n'était pas ainsi que fonctionnaient les choses, lors d'une malédiction.

Le grand personnage extirpa sa hache d'un des nombreux cadavres qui jonchaient le sol. Sans prendre le temps d'essuyer les morceaux de chair, de sang et d'autres choses moins reconnaissables de son arme, il huma l'air. Autour de lui, tout n'était que destruction, et son manteau noir, et son visage blanc contrastaient avec le brasier au milieu duquel il marchait. Un des nombreux robots sous son commandement vint là, s'agenouiller devant lui – formalité stupide, il n'y avait qu'une seule personne devant qui s'agenouiller, cette personne était le Maître.

- Tout Voya Nui est sous notre possession, annonça d'une voix neutre le robot.

Il fit tournoyer sa hache, puis enjamba un corps, l'écrasant sous son talon sans lui prêter attention, passant sans prêter attention au soldat Protector ; son attention était fixée toute entière vers les colonnes de feu qui s'élevaient de tous les points de l'île.

- Cet univers entier est sous notre Domination, répondit il simplement.