Les Guerres de Spherus Forum RPG gratuit dans l'univers BIONICLE depuis 9 ans maintenant! |
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| [Île du genou] Passage de sable | |
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Auteur | Message |
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Master Game
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Lun 31 Mar - 17:25 | |
| Le membre ' Trayx' a effectué l'action suivante : Actions'Initiative de rapidi' : Résultat : | |
| | | Master-Game's Hand
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Jeu 24 Avr - 19:05 | |
| Attaques effectuées !
Trayx: Glatorian A: 1600/1220/50 Glatorian B: 1600/550/50 Glatorian C: 1600/1245/50 Trayx vous perdez [(60-50) x 2] + (10-50) = 20 + 0 = 20 énergie.
Le Skrall attaque normalement Rehad L'agori attaque normalement Trayx Les trois glatorians attaque Trayx
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| | | Rehad Skrall philosophe
Fiche d'identité Energie: (700/900) Jauge de Vie: (1000/1000) Capacités du Personnage: ATK : 3100 – DEF : 4150
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Ven 2 Mai - 0:29 | |
| Résonna le bruit métallique de l’arme et de l’armure s’entrechoquant. Résonnèrent les bruits de coups dans ce combat à l’issue inéluctable. Tous ces sons se mélangèrent l’un à l’autre pour former une symphonie impie, le chant de la bataille, de la guerre et de la mort. Une musique fatale, que tous skrall avait connus dès le berceau. Une musique qui se répétait, encore et encore mais ne semblait nullement vouloir s’éteindre. Certains devenaient fous, à force de l’écouter encore et encore. Rehad n’y faisait plus attention depuis trop longtemps, déjà dégouter de ces notes sans saveurs. Son adversaire était donc un skrall, renégat tous comme Gladius. Rehad soupira alors que son adversaire fonçait sur lui, son épée à la main. Il donna un coup de toutes ses forces, espérant atteindre l’armure du commandant, cependant ce dernier arrêta l’épée de son bras, la lame rencontra la protection sur les avant-bras du commandant et fut fatalement repousser. Alors que le skrall cherchait une échappatoire à la riposte du commandant il se rendit compte que c’était déjà trop tard. Rehad se saisit de son épée à la poignée, la souleva de ces deux mains puissantes et la fit s’abattre sur son adversaire dans un coup puissant, ébréchant l’armure de son opposant en plusieurs points. Profitant de l’ouverture que laisser son adversaire, le commandant Skrall lâcha sa lame de ses mains. Sa main droite s’enfonça alors dans l’armure de son opposant, son gantelet métallique agissant alors comme d’une sorte de griffes déchirant les chairs du skrall renégat. Et alors que ce dernier criait de douleur le commandant saisit dans son autre main son pistolet tirant dans le cou de son adversaire qui recula de plusieurs pas ce tenant la gorge en sang. Le commandant regardait impassible ce spectacle pitoyable. Il avait laissé le menu fretin à son sbire, cependant leur chef ne semblaient pas à la hauteur du commandant. Cette danse prendrait rapidement fin, et peut être pourrait-il se reposer un peu après. Bientôt il aurait à affronter des dangers encore plus grands, des adversaires bien plus puissants que lui… Des monstres à l’état pur. Tout ici était futile. Il était inutile de se débattre, l’empire avait déjà gagné. Cependant tel un insecte, ce petit groupe de résistants se débattaient même en connaissant la futilité de la chose, il continuait à se battre de tous leurs êtres. Et lui ? Avait-il un but ? Une pensée ? Une idée pour laquelle il serait prêt à mourir ? La gloire de l’empire ? Ce n’était pas son problème. La survie de son espèce ? De son peuple ? Il ne savait pas. Il ne s’était jamais posé la question. A quoi bon lutter ? La fin est la même pour tous. Ce pitoyable et faible corps organique, comme toute autre chose, il finira par dépérir. Il n’existe point de mort plus glorieuse que les autres, toutes les morts se valent. Une voix résonna alors dans la tête du commandant, sa voix, celle de la sorcière qu’il avait tué. *Est-ce vraiment ce que tu penses ? - De quoi te mêles-tu ? Mes pensées sont miennes. - Penses-tu vraiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécu ? Pourquoi t’accroches-tu aussi fermement à la vie alors ? Pour qu’elle raison te bas-tu ? *
- LA FERME !
Le Skrall se ressaisit de son épée, prêt à empaler son adversaire. - Finissons-en !
Utilisation de coups puissant niveau 3 et 4 pour 333 énergies, inflige 500 dommages. Attaque normale.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Dim 4 Mai - 22:54 | |
| Un coup de feu résonna, tandis que le skrall renégat se tenait la gorge - sûrement transpercée, ce qui indiquait une mort imminente pour ce dernier; le sang maculait déjà en grande quantité le sol dur et froid de la grotte, créant même à plusieurs endroits des flaques glissants qui mettaient à l'épreuve l'équilibre des guerriers ayant la malchance de marcher au mauvais endroit.
Trayx repéra aisément ces zones sensibles, les senseurs de son armure l'informant en temps réel des modifications qui étaient apportées à son environnement direct; ainsi, le rahkshi préféra s'élever très légèrement dans les airs, à peine à quelques centimètres du sol. Ainsi, on avait l'impression que le guerrier lévitait, s'affranchissant complètement de la pesanteur et se moquant des lois physiques. Profitant de l'avantage de la hauteur - même si ce dernier était mineur, restreint par le bas plafond de la grotte - Trayx recula de quelques mètres pour éviter les attaques de ses ennemis, qui avaient tenté de le charger à l'unisson.
Les trois glatorians étaient tous mal en point, et savaient parfaitement qu'ils avaient peu de chance de survie - quant à la victoire, cette dernière semblait s'être envolée dès l'arrivée des force de l'Empire. Le plus téméraire des guerriers tenta de s'approcher plus encore du rahkshi, sautant au-dessus d'une flaque sanglante pour atterrir lourdement sur le sol rocailleux et inégal; tandis qu'il tentait de reprendre son équilibre, Trayx effectua une roue aérienne, se retrouvant alors le temps d'un instant la tête en bas. Il en profita pour toucher le sol du bout des doigts, lançant une légère impulsion de Désintégration qui se fraya un chemin jusqu'aux pieds du glatorian. Le sol qui soutenait ce dernier perdit alors toute cohérence, se transformant en gravier grossier mais suffisamment fluide pour que le guerrier s'enfonce dans le so, tandis que le poids de la roche écrasait les pièces de son armure.
Trayx continua sa roue aérienne, se retrouvant à l'endroit; il s'approcha rapidement du second glatorian, lévitant autour de lui avant de s'écarter brusquement tout en lui tirant une balle dans la nuque.
Le guerrier s'effondra au sol, inconscient; bientôt, il rejoindrait la froide contrée des morts, tandis que ses alliés encore en vie peinaient pour persister quelques instants de plus sur le fil de l'Existence. Le rahkshi effectua une légère poussée sur le sol de son pied droit, reculant de quelques mètres pour mieux fondre sur l'ennemi affaibli; Trayx s'amusait désormais, tandis que ses proies désemparées faisaient face à leur funeste destin.- Actions du tour:
Attaque normale sur le glatorian B qui perd (1530 - 550) = 980 pts de défense; 550 - 980 < 0 --> Le glatorian B est hors de combat.
Utilisation de Destruction niveau 4 sur le Glatorian A (inflige 180 dégâts pour 60 énergie) Utilisation de Destruction niveau 4 sur le Glatorian A (//) Utilisation de Destruction niveau 1 sur le Glatorian A (inflige 25 dégâts pour 10 énergie) Utilisation de Faiblesses niveau 4 sur le pouvoir Destruction (Réduit le coût du pouvoir de 50 pts d'énergie) Trayx utilise comme arme principale un bâton rahkshi (arme de type pouvoir, niveau 2: réduit le coût des pouvoirs de 10%) --> Le glatorian A subit 385 pts de dégâts, sa défense baisse donc à (1220 - 385) 835 pts.
PA utilisés: 9/9 Energie utilisée: [(60 - 10% - 50) x 2] + [(10 - 10% - 50) x 2] = [(60 - 6 - 50) x 2] + 0 = 8 pts d'énergie utilisés.
- Etat des ennemis:
Glatorian A: 1600/835/50 Glatorian B: X (mort) Glatorian C: 1600/1245/50
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| | | Master-Game's Hand
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Dim 25 Mai - 17:04 | |
| Attaques effectuées !
Trayx: Trayx vous perdez [(60 - 10% - 50) x 2] + [(10 - 10% - 50) x 2] = [(60 - 6 - 50) x 2] + 0 = 8 énergies. Rehad vous perdez 200+133 = 333 énergies Utilisation de coups puissant niveau 3 et 4 pour 333 énergies, inflige 500 dommages. Attaque normale.
Glatorian A: 1600/835/50 Glatorian B: X (mort) Glatorian C: 1600/1245/50 Skrall : 2550/2400/30
Le Skrall attaque normalement Rehad L'agori attaque normalement Trayx Les deux glatorians attaque Trayx
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Lun 2 Juin - 1:37 | |
| - Spoiler:
Attaque normale sur le glatorian A qui perd (1530 - 835) 695 pts de défense: sa DEF tombe à 140 pts. Utilisation de Faiblesses (passif) niveau 4 sur le pouvoir Destruction, ce qui réduit le coût de ce dernier de 50 pts. Port d'un bâton rahkshi (type pouvoir de niveau 2), ce qui réduit le coût des pouvoirs de 10%. Utilisation de Destruction niveau 4 sur le glatorian A (inflige 180 dégâts pour 60 énergie): sa défense tombe à 0, le glatorian A est considéré comme hors jeu. Utilisation de Destruction aux niveau 1 (inflige 25 dégâts pour 10 énergie) et 4 sur le glatorian C: ce dernier voit sa défense baisser de 205 pts, pour atteindre 1040 DEF. Esquive des attaques normales de l'agori et des glatorians.
--> Coût total en énergie (même que le précédent): 8 énergie.
Glatorian C: 1600 / 1040 / 50 Agori: 2000 / 2000 / 45 Skrall: 2550 / 2400 / 30 Trayx se pencha en arrière, presque à l'horizontale, évitant ainsi l'attaque circulaire du seul glatorian qui vivait encore; ses deux confrères gisaient d'ores et déjà dans la poussière, le corps à même le sol dur et froid de la caverne. Ce faisant, il croisa pendant un très court instant le regard de son adversaire.
Toute pensée logique avait disparu chez ce dernier, qui se battait désormais avec la force du désespoir; ses mouvements, certes plus puissants qu'auparavant, étaient désormais saccadés, lents et complètement désordonnés. Après la mort de ses amis, et l'approche inévitable de sa propre fin, le guerrier ne comptait plus survivre à cette confrontation. Tout ce qu'il voulait était de pouvoir en finir, et vite. Sortir de ce cauchemar, se réveiller; même si pour cela il devait renoncer à la vie.
Le kraata lut dans le regard du guerrier comme dans un livre ouvert, et ne se gêna pas pour immédiatement commencer à exaucer le vœu du survivant rebelle. Effectuant une roue arrière, il se redressa avant de frapper le sol de la main gauche, tout en générant une légère impulsion de désintégration à l'impact; l'onde de choc se répandit sur plusieurs mètres, grimpant même le long de l'armure du glatorian et commençant déjà à grignoter lentement mais sûrement le blindage qui protégeait les précieux organes de ce dernier. |
| | | Rehad Skrall philosophe
Fiche d'identité Energie: (700/900) Jauge de Vie: (1000/1000) Capacités du Personnage: ATK : 3100 – DEF : 4150
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Mer 18 Juin - 2:04 | |
| - C’est terminé ! Ce cri se répandit dans la caverne, alors que l’épée du soldat Skrall volait en l’air, allant se planter sur un rocher. Parmis les rebelles présents, il ne restait que l’agori, un des glatorians, et leurs chefs, ce skrall à terre, blesser, dégoulinant de sang. Malgré le constat déjà évident de la victoire de l’empire, et l’immuabilité de la victoire impériale, le combat pouvait encore se prolonger pendant des heures. Rehad le savait parfaitement, un skrall n’est le plus dangereux qu’aux bords du gouffre, dos contre la faucheuse, il pourrait encore se battre malgré les blessures. Il se devait d’agir immédiatement pour éviter de faire couler plus de sang, et pour éviter de prolonger ce conflit inutile alors que les vrai ennemis avaient pris le contrôle des anciennes terres rebelles. - Notre victoire est désormais incontestable. Abandonnez maintenant et je demanderai la clémence de l’empereur envers vous. Si vous obstinez, vous n’obtiendrez rien de plus qu’une mort plus douloureuse. Le skrall à terre semblait offusqué par cette seule pensée. Abandonner ? Après avoir tant souffert, vu tant d’injustice, et affronté tant d’épreuve ? Il s’apprêtait à cracher au visage du commandant impérial, mais de sa gorge ne s’échappa que du sang, son propre sang. Il venait à l’instant de s’en rendre compte, mais ses blessures étaient profondes. La douleur le rattrapa alors, paralysant le moindre de ses muscles, et il se rendit enfin compte de la différence de niveau le séparant de son adversaire. L’adrénaline lui avait permis de continuait à combattre comme si de rien était, mais lors de ce petit instant de calme la douleur l’avait rattrapé. Il sourit alors, sortant de son pack dorsal un petit appareil sur lequel seul un petit bouton rouge apparaissait. Le skrall serrait cet engin, et avec une teinte de résignation dans la voix il répondit à son homologue. - Si je dois mourir ici, je t’emporterais avec moi ! Je suis libre, même dans la mort ! Alors qu’il appuyait sur le bouton, une détonation retentit, un nuage de poussière fut soulevé, brouillant la vue de toutes les personnes présentent, et une détonation siffla dans les oreilles des guerriers présents, les déboussolant encore plus. Enfin le souffle de la détonation les mis à terre. Quand Rehad put à nouveau bouger, il était à moitié ensevelit sous les gravats. Ses jambes étaient coincées sous les éboulis de pierres, il essaya en vain de s’en dégager, ou de bouger ses jambes. Il observa alors les alentours, guettant le Skrall, se préparant à une attaque par surprise. Si on l’attaquait dans cet état, il ne pourrait que difficilement riposter. Il était une proie facile. Il n’aimait pas cette sensation. Il n’aimait pas être vulnérable, apparaitre vulnérable. Il sentit alors quelques choses sur sa peau. Il tata la matière de sa paume, la porta devant les yeux et compris que c’était du sang. Ce n’était pas le sien, et si ce n’était pas le sien… Il le vit alors, baignant dans son propre liquide vital. A coter de lui se tenait cette femme. Encore et toujours là même, revenant sans cesse le hanter, Aerellys. - Pathétique. Il a même réussit à échouer en mourant. Même dans la mort, il n’atteindrait jamais quelqu’un de ta stature, n’est-ce pas, Rehad ? Les faibles devraient apprendre leurs places.
- Qu’es-tu venue faire ici maudite sorcière ? Répondit le commandant Skrall.
- Ô, tu penses toujours que je ne suis qu’un fantôme ? Eh bien… Fait comme il te sierra, après tout, ma vie t’appartient. Si tu le demandes je peux en devenir un, il suffit juste de quelques illusions et tout bara magna me croira fantômes.
- Pourquoi reviens tu me hanter ainsi ?
- Aurais-tu des regrets, cher commandant suprême de l’armée impériale ? Regrettes-tu de l’avoir abandonné ? Regrettes-tu de m’avoir tuée ? Regrettes-tu d’être devenu ce que tu es ?
- Si je réponds oui, tu me laisseras tranquille sorcière ?
Le silence commença à s’installer. La sorcière ne répondit rien. Le skrall n’ajouta pas plus. Après quelques secondes, il essaya de se dégager à nouveau. N’arrivant pas plus que la première fois, il chercha son épée, ou n’importe quels outils à portées pouvant lui servir à dégagés les pierres. Aerellys se leva à ce moment-là, elle ramassa à terre l’épée de Rehad qui avait glissé sur une dizaine de mètres plus loin et la rapporta à son propriétaire. Le Skrall prit sèchement son arme et commença à dégager, un à un, les rochers, se servant de son arme comme levier pour s’extirper. La sœur Skrall s’agenouilla devant le Skrall le regardant avec une lueur de mélancolie dans les yeux. Elle serait au bord des larmes, qu’il n’y aurait pas grandes différences dans son expression.
- Penses-tu que tu pourrais m’aimer, un jour, à nouveau ?
Le skrall s’arrêta lorsque la sorcière murmura ces mots. Puis il reprit sa besogne comme si de rien était. « Tu connais déjà la réponse », soupira-t-il en dégageant le rocher qui bloquait sa jambe droite. La sœur Skrall passa sa main sur son masque, glissant délicatement sur les lignes formant ce demi-masque cachant son visage. Elle se força à sourire, ce n’était cependant pas le sourire ironique et fou qu’elle affichait d’habitude, c’était un sourire plus tendre. Les ombres semblèrent alors danser autour d’elle, grandissant jusqu’à l’entourer complètement.
- A la prochaine fois, mon commandant…
Elle disparut alors sans plus de cérémonie, happée par les ombres qu’elle avait invoqués, ou était-ce une autre de ces illusions ? Ou était-ce l’esprit de Rehad qui lui jouait des tours, trouvant de nouveau moyen de le torturer. Le Skrall dégagea finalement son autre jambe. Cependant il se retrouvait désormais bloquer, séparé de son groupe par ce mur de pierre. Il cria à Servius, puis écouta attentivement pour entendre une hypothétique réponse. S’il n’y en avait pas, il devrait sans doute poursuivre dans les tunnels, ne sachant pas s’il menait quelques parts, il perdrait peut être son temps ou bien mettrait-il des jours à regagner la surface. Il guettait à cet instant le moindre son, sentant même au loin les vers des sables creuser leurs tunnels. Puis il entendit une voix. « Ne bougez pas, nous allons venir vous chercher ». Le Skrall s’adossa contre l’une des parois de la grotte, attendant que ses subordonnées est fait leurs travails. Après quelques minutes le mur vola en éclat. Le Skrall sortit immédiatement, rejoignant la surface. Il demanda alors à l’un de ses subordonnées ce qui était advenue des autres combattants. L’un d’eux aurait été pris dans l’éboulement, tout comme le chef Skrall. Le dernier, tétaniser aurait abandonné tout espoir et se serait planter sa propre lame dans la gorge. Quelle fin misérable. Non pas qu’il y est de meilleurs fin que d’autres. Après tout, Toutes êtres vivants finies par subir ce même destin. Il n’est jamais glorieux de mourir. Peu importe la raison. La liberté dans la mort ? Quelle bonne blague. Ces rebelles ne savaient plus quoi inventer pour donner un sens à leur pitoyable vie. - La liberté, hein ? Soupira-t-il en regardant le ciel azur au-dessus de lui. « Préparez-vous, on repart dès que la nuit tombe. Il faut rentrer à Roxtus dès que possible. Nous avons suffisamment perdu de temps comme ça. » | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Mer 18 Juin - 15:33 | |
| Une étrange impression, comme une sorte de contact avec une matière molle, presque visqueuse. Puis son acuité perdue commença à revenir, lentement, et il sentit que cette chose qui collait à son armure coulait littéralement le long du blindage de son bras gauche. Il ouvrit enfin les yeux, et alors il comprit qu'il s'agissait en fait d'un organe indéterminé - un foie, peut-être - qui glissait en direction du sol. En face de lui, le dernier glatorian avec été littéralement déchiqueté par l'explosion, son armure fragilisée par la Désintégration. Ses restes avaient ensuite été ensevelis sous des éboulis, même si quelques morceaux restaient visibles à travers les gravas.
Trayx tenta de bouger, mais de lourds rochers entravaient ses mouvements. Le kraata expulsa une légère impulsion de désintégration, ciblant les points de faiblesse structurelle de la roche et transformant cette dernière en graviers grossiers. C'est à ce moment que Rehad ordonna aux soldats présents de se préparer à partir; le rahkshi ressentit un léger soulagement: enfin, il allait pouvoir se reposer quelques minutes, avant de devoir rejoindre Roxtus. Il se leva, tandis que le sable et les gravas tombaient avec fracas autour de lui.
Les skralls commençaient déjà à évacuer la grotte, vérifiant leur paquetage et aiguisant parfois même leurs lames quand celles-ci avaient été endommagées. Ces créatures ne connaissaient réellement que la guerre et le conflit: à peine sortaient-ils d'un combat mortel qu'ils se préparaient pour le suivant, obéissant toujours aveuglément à leur chef. Tel était le secret du succès des armées Impériales, qui leur avait permis - autrefois - d'étendre leur contrôle sur toute la surface de la planète. Mais les temps changent, inexorablement; et quoi que l'on fasse, les vivants doivent évoluer, s'adapter - ou périr. L'arrivée de l'univers matoran et plus récemment du Protectorat des Ombres n'était rien de plus qu'une autre épreuve à relever pour les habitants du Monde agonisant. Une épreuve qui pourrait cependant amener leur extinction définitive, si jamais ils ne se montraient pas à la hauteur.
Trayx avait déjà fini de nettoyer son armure, se contentant de désintégrer toute impureté qui se serait fixée à son blindage extérieur; son arme, quant à elle, émettait suffisamment de Désintégration à chaque tir pour empêcher toute saleté de se maintenir plus de quelques minutes. Son armure et son fusil étaient donc de nouveau brillants, rutilants même sous la faible lueur bleutée qu'émettait la visière du kraata. Ce dernier resta debout, immobile, attendant que Rehad ne donne enfin l'ordre de partir. Jusque là, le rahkshi s'amusait avec ses pouvoirs élémentaires, dessinant des petits runes à même la roche gravant ainsi d'étranges signes dont lui-même ne connaissait pas la signification, imprimées dans son esprit avant même qu'il ne soit synthétisé.
Des signes qu'il ne comprendrait que lorsqu'il aurait atteint sa forme ultime. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Jeu 4 Juin - 23:49 | |
| Une ta-matorane, souriante, lui tendait un masque kanohi... une épaisse vapeur entourait le visage de la frêle mais ravissante créature, dont le seul visage suffisait à faire accélérer le rythme de ses battements de cœur. Il la connaissait - de cela, il était certain; mais il ne parvenait pas à mettre un nom à ce doux visage, ni ne pouvait se rappeler de quel jour il s'agissait: quelques mois ou un millier d'années auraient bien pu s'écouler qu'il n'aurait pu distinguer la moindre différence. Il lui arrivait souvent de rêver de ces souvenirs perdus, de songer à ce qu'ils représentaient exactement... en vain.
Ces images étaient-elles seulement réelles, ou s'agissait-il du fruit de son imagination ?
Il grimaça mentalement lorsque l'image s'estompa: son réveil était imminent. Les Prométhéens avaient besoin de lui, et lui ne pouvait survivre sans eux. L'énergie afflua de toutes parts tandis que les différents systèmes s'activaient, inondant la machine de monstrueux flots d'énergie. Très rapidement, une suite de caractères défilèrent dans son esprit, tout d'abord illisibles car cryptés, mais bientôt décodés grâce à son intelligence hors normes.
++Assaut imminent++ +Assistance requise, défense contre agresseurs lourdement blindés+ +Libertés de mouvement et d'agression acquises+
++Réveil terminé: Râ activé++
L'image apparut enfin, tandis que son immense œil rouge s'activait et illuminait l'atmosphère d'un bordeaux lugubre; il se trouvait dans une longue et très large allée de sable, entourée de structures rocheuses élevées et escarpées, semblables à des lames ocres qui se seraient élevées du sol pour venir frapper le ciel avant de se figer dans le temps, frappées par un éternel maléfice: ses bases de données indiquèrent immédiatement le canyon Sandray, mais l'immensité mécanique était déjà venu en ces lieux.
Tandis que ses processeurs vocaux se mettaient en route, sa voix puissante et grave retentit dans toute la vallée, teintée d'une intensité combative propre à l'intelligence artificielle des Cuirassés Terrestres.
- Je suis... réveillé... et mes ennemis... vont... PÉRIR !
Râ vérifia un à un tous les systèmes d'armes - opération qui lui prit quelques nanosecondes - avant de passer aux protocoles défensifs. Boucliers, barrières et blindages électriques étaient actifs et au maximum de leurs capacités. Avant même que les mots qu'il avait prononcés aient eu le temps de se propager jusqu'au sol le Titan était prêt à se battre, et cherchait déjà une cible à abattre.
Les radars, sonars et capteurs optiques lui permettaient de bénéficier d'une vision à 360°, dans tout le spectre de la lumière et par d'autres moyens auxiliaires. A ses pieds, de chaque côté se trouvaient des centaines de guerriers, de toutes les races des Deux Mondes réunis. Derrière lui, encore profondément endormis mais sûrement conscients de la bataille qui s'annonçait, Arès et Hel étaient repliés et attendaient que l'on vienne les activer. Leur corps était peut-être enfoncé dans une profonde léthargie, mais Râ pouvait aisément sentir l'agitation spirituelle des deux colosses: ils voulaient participer au déferlement de violence qui s'apprêtait à tomber sur le monde, mais si les Prométhéens avait jugé plus utile de les laisser endormis, ils ne tenteraient rien d'imprudent.
Râ se permit de sourire mentalement, puis porta son attention sur le rapport que les Prométhens venaient de télécharger dans sa base de données: cinq nefs atmosphériques, toutes dotées d'armement lourd, voguaient sur les mers de nuages de Bara-Magna, attendant d'arriver à portée pour décharger leurs armes sur les descendants des Fantômes des Sables. Tous de la même conception, ils ressemblaient à s'y méprendre aux vaisseaux qui avaient attaqué Xia quelques mois auparavant: leur coque était arrondie, parcourue de formes organiques et de générateurs externes semblables à des champignons qui déchargeaient régulièrement des impulsions électriques surpuissantes qui se propageaient sur la coque sous forme de gigantesques éclairs qui foudroyaient parfois le sol, faisant exploser ce dernier.
Râ analysa les défenses cinétiques et magnétiques des engins, puis chargea ses armes; il put sentir, à chaque instant qui passait, l'effroyable afflux d'énergie qui envahissait les canons magnétohydrodynamiques disposés de part et d'autre de ses épaules et de son corps. Six immenses pourvoyeuses de mort et de destruction, dont les flancs s'ornaient peu à peu d'une morbide lueur rouge, signe avant-coureur caractéristique du fléau qui s'apprêtait à s'abattre sur les ennemis du Titan.
- Que leur dépouille... honore la volonté... du Seigneur Fantôme..!
Un son grave et puissant, assourdissant, accompagné de quelques notes suraiguës dues au frottement des projectiles fluides et de l'air.
Six rayons rouge vif et brillant, semblables à des lasers, éclairèrent momentanément le désert rocailleux de Bara-Magna, tandis que filait à une fraction de la vitesse de la lumière le métal liquide surchauffé au point d'en rougeoyer. Les traits frappèrent les flancs des cinq vaisseaux, traversant ces derniers de part en part; les croiseurs perdirent rapidement de l'altitude avant de s'écraser ou d'exploser en vol tels des grenades géantes. Les débris, pesant parfois des dizaines de tonnes, percutèrent le sol du Bara-Magna avec violence, faisant voler sable, roche et métal en tous sens sur plusieurs kilomètres. Les impacts furent tel que des micro-séismes se propagèrent jusqu'aux pieds de Râ, dont les capteurs de vibrations enregistrèrent sans difficulté la magnitude des ondes sismiques.
Immédiatement, Râ hurla de jubilation, voyant ses ennemis tomber sous l'incommensurable puissance de son attaque. Cependant, les données apportées par son radar le firent vite déchanter, le poussant cette fois à une monstrueuse colère: les vaisseaux, en se déliant, avaient libéré un véritable essaim de petits objets sphériques, qui s'écrasèrent eux aussi durement sur le sable et la roche. Cependant, ces choses qui semblaient être à première vue des réserves de munitions ou des batteries énergétiques, déployèrent d'épaisses mâchoires acérées ainsi que de fines pattes métalliques puis se mirent en mouvement à l'unisson, formant des milliers d'araignées mécaniques qui fonçaient à une vitesse impressionnante sur le canyon sandray.
A cette vue terrifiante, le tout puissant Râ fit un pas en arrière, hésitant; il avait ces choses en horreur, et voir cette immense nuée se rapprocher de lui à une telle vitesse le pétrifia un instant de terreur; les systèmes du colosse ralentirent pendant quelques secondes, puis se virent envahis d'une toute nouvelle vigueur: la peur laissa rapidement place à la colère, la haine et l'envie d'annihilation, tandis que des images remontaient parfois à la surface de son esprit.
Des visoraks, par centaines, assiégeant Metru-Nui; leurs toiles verdâtres recouvraient tout, leurs fines pattes et leurs mâchoires cruelles réduisant leurs proies en morceaux. La petite ta-matorane, emportée par une nuée de ces abominations dans un sombre tunnel. Et lui, impuissant, griffant le sol pour tenter d'aller la sauver.
Râ s'ébroua mentalement, chassant ces fugaces mais gênantes et inutiles images de ses pensées. Il chargea de nouveau ses armes, tandis que leur vrombissement caractéristique emplissait de nouveau le canyon; lorsque ses armes se déchargèrent, faisant déferler le feu des dieux sur leur proie, le Titan hurla de nouveau, faisant trembler guerriers et drones ainsi que le sol dans un même élan de fureur.
***
Takurak enfonça son bâton de guerre dans le torse d'une araignée, jetant cette dernière au sol d'une puissante impulsion; tandis que cette dernière se débattait mollement, ses circuits internes en bouille, une nouvelle salve des canons Styx géants éclaira le canyon d'un rouge vif et brillant, colorant guerriers et robots d'une inquiétante teinte sanguinaire; déjà, de très nombreux drones jonchaient le sol, accompagnés de soldats déchiquetés par les arachnides artificiels.
Cela n'était pas la première fois que les Prométhéens étaient la cible de leurs ennemis robotiques, et à chaque fois ces derniers revenaient, même malgré les pires pertes; depuis la rencontre du Dernier Ordre au laboratoire des Grands Êtres, Takurak et ses guerriers étaient restés cachés, n'émettant que le strict minimum de communications avec l'univers matoran à l'aide de portails dimensionnels; les makutas et toas porteurs de masques d'émulation n'avaient été que très peu sollicités ces derniers jours.
*Lorsque ces monstres seront anéantis... il nous faudra passer à l'offensive, et éliminer celui qui monte une à une ces armées mécaniques.*[/i] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Mer 10 Juin - 15:21 | |
| Takurak recula d'une simple impulsion, évitant de peu l'éviscération; il prenait trop de risques pour un général, mais parvenait toutefois à éviter la plupart des vicieuses attaques portées par les arachnées mécaniques. Après presque une heure de combat cependant, son armure était déjà percée en plusieurs points, touchée par les membres tordus et néanmoins mortels de ces abominations synthétiques. Mais le problème ne venait pas vraiment de la capacité à tuer de ces créatures - inférieure à celle des drones Protectors - quant à celle de pouvoir effectuer des bonds prodigieux et d'ensuite exploser au cœur des forces armées Prométhéennes; nombre de valeureux soldats avaient ainsi perdu la vie, fauchés par le shrapnel mortel qui tournoyait en une véritable tempête de métal à chaque fois que détonait l'une de ces maudites bêtes.
- Kharyas, tiens bon ! Bordel, ne me lâche pas maintenant ! Non, putain, t'as pas le droit de me lâcher comme ça !
La voix, déchirée par la douleur et le chagrin, fut aisément perçue par Takurak même au plein cœur de la bataille. Dégageant un puissant de plasma afin d'obliger ses ignobles adversaires à reculer, le rahskhi effectua ensuite une puissante poussée de lévitation pour se jeter vers l'origine de l'appel.
Là, un glatorian tenait entre ses bras musclés un agori enfoncé dans une armure technologique de l'Ultime Machine. Au niveau de son cœur, un trou gros comme le poing laissant jaillir quantités de sang, qui se perdait même entre les phalanges du guerrier qui tentait d'arrêter l'hémorragie. Il n'y avait pas de temps à perdre, que ce soit pour adoucir la douleur ou ouvrir échappatoire aux deux prométhéens; il fallait agir, et vite. Takurak repoussa fermement mais sans brutalité les paumes du glatorian, dont les yeux commençaient à s'emplir de larmes.
- Sauvez-le, Seigneur... sauvez-le, par pitié !
Le rahkshi concentra de nouveau son plasma, et diffusa avec parcimonie une légère pellicule de gaz surchauffé et ionisé, arrachant un hurlement d'agonie au pauvre agori; aussi vite que possible il fit le tour de la plaie, cautérisant la chair et stoppant l'hémorragie. Cependant, alors qu'il arrivait à peine à la moitié de son oeuvre, le cœur de la petite créature cessa de battre, épuisé, éreinté et manquant mortellement du liquide vermillon vital.
- Non... Non... Non !
Le glatorian reposa doucement celui qui semblait avoir partagé nombre de batailles avec lui, puis épaula son fusil à impulsion et tira une rafale de sept projectiles qui perforèrent une araignée mécanique qui s'était approchée de trop. Takurak remarqua alors l'immense vide dans les yeux du sniper, qui s'étaient en un instant dénués de toute tristesse et de douleur. Afin de continuer de se battre, même après la mort d'un être cher, le Prométhéen avait décider de faire le vide en lui-même, supprimant les émotions superflues jusqu'à la fin du conflit.
Le rahkshi aurait voulu s'excuser, mais il savait que cela aurait profondément irrité le soldat; ce dernier était désormais entièrement dévoué à sa tâche, et tenter de le ramener à la dure réalité aurait été une véritable insulte à son encontre. Touché par son propre échec, ou tout simplement impressionné par la détermination de celui qui n'était pourtant qu'un rouage parmi la grandiose machine des Prométhéens, Takurak se détourna du spectacle morbide pour lui aussi faire goûter la destruction à ses ennemis mécaniques.
Le long de son épine dorsale, doucement, commencèrent à crépiter plusieurs essences. Chaîne d'éclairs, Désintégration et Fragmentation se tordirent les unes autour des autres, dessinant de magnifiques et mystérieux glyphes entrelacés. Le jaune vif, le bleu électrique et le rouge bordeaux se mêlant sans se mélanger, s'unissant sans se fondre. Chacune des énergies, à la fois tellement différente et pourtant complémentaire des autres, dansèrent encore pendant quelques instants.
++ Seigneur... Takurak... ++
La voix de Râ déferla telle une marée sonore dans le communicateur du rahkshi, envahissant un instant son crâne mécanique de façon désagréable avant de se retirer, telle le léger flux d'eau résidant sur le sable après qu'une vague se soit durement écrasée contre la plage.
++ Les ennemis... sont trop peu nombreux... pour que mes armes... soient efficaces... Je conseille... le réveil... de Hel... ++
Le rahkshi se retourna en direction de l'immensité mécanique, soudain épris d'émotions contraires: à la fois pétri d'orgueil et de fierté pour ces colosses de guerre qui servaient sous ses ordres, il était également terrifié et inquiet à l'idée que de telles forces aient été employées, la puissance de feu de ces dieux de guerre dépassant de très loin tout ce dont les Fantômes des Sables avaient un jour été capables.
Mais le général n'avait pas le choix; s'il répugnait à lancer les Titans au combat, leur utilisation permettait de sauver d'innombrables vies parmi les Prométhéens: combien auraient péri dans la vallée du labyrinthe sans leur intervention ? Combien seraient aujourd'hui déchiquetés entre les pattes mortelles des arachnides si Takurak avait rechigné à réveiller les Cuirassés Terrestres ?
++ Seigneur... Takurak... Quels sont... vos ordres ..? ++
Un très léger soupir, réprimé aussitôt après avoir été exhalé.
- Autorisation accordée. Mettez-vous en veille, et attendez d'ultérieures instructions.
++ Bien. ++
Ce simple mot fut prononcé avec un tel contentement que Takurak se demanda si Râ n'attendait pas depuis le début de la bataille que sa petite soeur fut réveillée pour elle aussi participer au sanglant carnage; quoi qu'il en fut, le rahkshi n'avait pas de temps à perdre en réflexions inutiles: derrière l'aîné des Titans, déjà, la cadette dépliait lentement ses articulations tandis que de multiples dispositifs s'activaient avec de bruyants crépitements le long de son monumental organisme synthétique.
*Puisse le Seigneur Fantôme me pardonner pour ce que j'ai réveillé...*
***
++ Hel: réveil autorisé. Activation des dispositifs. ++
+ Traite des données en cours///terminé. + + Activation des armes antipersonnelles///terminé. + + Boucliers et blindages électriques actifs + + Révision des systèmes///terminée. +
+ Réveil en cours. +
Elle rêvait, elle aussi. D'immenses tours de glace, tournées vers les étoiles et l'avenir. D'extravagantes machines fabriquées dans le seul but de prévoir le futur en se basant des données provenant du passé; une ville étincelante aux multiples couleurs, mais dont seul le blanc l'intéressait.
Lorsque l'éclair d'énergie traversa ses muscles synthétiques, la douleur n'en fut que plus intense. Dieu, qu'elle détestait cette impression; mais Dieu, que rien au monde n'aurait pu la détourner de sa passion primaire, son éternel devoir, son unique souhait. L'ennemi allait être anéanti, une foi de plus.
Les tours et les machines disparurent, bientôt remplacées par une vision chaotique. Un passage de sable, entouré de grandes formations rocheuses élevées et escarpées.
+ Le canyon sandray +, pensa-t-elle pour elle-même. + Ainsi... je devrai une fois de plus... souiller le sable... de leurs indignes dépouilles... +
Les cibles apparurent très rapidement sur ses innombrables censeurs: des créatures aux multiples pattes, aussi repoussantes que dangereuses - du moins pour l'infanterie. Pour la colossale créature artificielle, il ne s'agissait que d'un essaim vulnérable, des centaines de fourmis qui n'attendaient que d'être écrasées sous son énorme talon.
++ Ces insectes... seront... exterminés... ++
Cette fois, la voix de Hel retentit dans tout le canyon, résonnant contre le sable et les massives falaises. Cette seule phrase suffit à insuffler de l'énergie dans le corps fatigué des guerriers qui se battaient à ses pieds; les centaines de vétérans Fantômes relevèrent la tête à l'unisson, une vigueur nouvelle emplissant leur esprit comme leurs muscles. Les dieux les observaient: ils ne pouvaient pas échouer sous leur regard, et auraient préféré mourir plutôt que de les décevoir.
++ Pour... le Seigneur... Fantôme ! ++
***
Takurak se baissa, anticipant avec aisance le déplacement de l'araignée qui lui faisait face; évitant ses chélicères métalliques, il planta son bâton rahkshi directement dans la gueule de l'animal synthétique, pulsant une onde de fragmentation pour ravager ses systèmes internes et être sûr qu'elle ne tenterait pas de se relever.
Le rahkshi essuya son visage artificiel; sali par la poussière et divers fluides. Malgré son jeune âge, il se sentait déjà fatigué, harassé. Lorsque Gladius était là, la guerre semblait pour lui être un moyen de prouver sa valeur, sa force, de protéger les siens. Mais au fil du temps, cette vision romantique du conflit s'était mué en une triste image, pâle copie de ce qu'il avait un jour pensé être l'accomplissement ultime de sa destinée.
La guerre n'était pas une joie, ni un spectacle; c'était un charnier, ni plus ni moins, dans le lequel des centaines mourraient tandis que d'autres survivaient, sans qu'aucune règle ne puisse discerner leur valeur. Personne n'était à l'abri de la mort, qui rôdait autour de chacun de ceux présents sur le champ de bataille. Combien s'étaient cru à l'abri, solidement protégés par une couverture, pour finalement mourir d'une explosion qui avait soufflé ladite protection ? Combien avaient pensé se battre et survivre aux côtés de leurs alliés, pour finalement se retrouver exécutés par une balle perdue de leur propre camp ? Combien s'étaient jeté le sourire aux lèvres dans la mêlée, juste avant de se faire éviscérer par les tranchantes lames de l'ennemi ?
La guerre était la deuxième pire chose qu'un leader pouvait infliger à ses suivants; mais la première, cependant, était celle de les laisser à la merci de l'esclavage et du meurtre. Alors, même s'il haïssait ces foutus carnages, Takurak continuerait de se battre. Il infligerait les pires tourments à ceux qui se dresseraient sur sa route, et ne reculerait pas devant les plus grands sacrifices si cela permettrait aux siens de vivre en paix - enfin. La route était encore longue, et Gladius n'avait fait que l'aiguiller pour qu'il commence à l'emprunter. Maintenant qu'il en arpentait le chemin, chaque pas était plus difficile que le précédent - et pourtant, il n'avait pas le droit d'hésiter ni de reculer.
Un pas après l'autre, soupir après soupir, meurtre après meurtre, victoire après victoire, il mènerait les siens vers le graal tant attendu - en espérant qu'il existe bel et bien un terme à ce voyage. Lorsque la voix de Hel retentit, cependant, il regagna vigueur et courage. Les Dieux de la guerre, aussi répugnants soient-ils étaient avec lui et ses guerriers en ce jour. Il ne pouvait échouer. La victoire était à portée de lame.
Autour de lui, les soldats gonflaient à nouveau le torse, vidant un à un leurs chargeurs sur les araignées avant de se jeter dans la mêlée; les épées, haches, hallebardes et marteaux hachèrent menu les premiers rangs des chélicérates mécaniques. D'autres venaient juste derrière, évidemment; mais un destin tout autre attendait les machines inconscientes de l'épée de Damoclès qui s'apprêtait à frapper.
Il y eut tout d'abord un son strident, comme celui de deux métaux frottant l'un contre l'autre, suivi d'une très rapide série de déclics; l'instant suivant, une tempête de feu et de métal s'abattit sur les araignées, réduisant littéralement ces dernières en charpie. Leurs rangs éclaircis par les attaques de Râ, elles n'étaient plus assez nombreuses pour que les premiers rangs protègent les suivant du shrapnel et des projectiles destructeurs qui perforaient tout sur leur passage - sable, roche, métal et circuits. La plupart des drones détonnèrent sur place, leurs réacteurs internes transformés en passoires informes par les munitions perfo-explosives lancées par les innombrables canons antipersonnels qui recouvraient la coque du Cuirassé Terrestre. Chaque centimètre carré de terrain fut méticuleusement frappé par cette foudre artificielle. Tandis que le soleil se couchait lentement à l'horizon, sa lueur fut momentanément éclipsée par les milliers de modestes explosions qui résonnaient comme un chœur dissonant au centre d'une cathédrale dédiée à la folie de la guerre.
*Ainsi trépassent nos adversaires...*
Lorsque le silence retomba de nouveau sur le canyon sandray, les soldats ne hurlèrent pas de joie, ni ne sautèrent dans les bras de leurs camarades pour fêter la victoire. Non, au contraire, ils se retournèrent silencieusement en direction de Hel ou de Takurak avant de s'agenouiller. Psalmodiant à voix basses, ils prièrent à l'unisson, remerciant avec ferveur les Dieux-Machines et le Seigneur Fantôme pour leur avoir accordé la gloire en ce jour, tout en les priant de prendre soin de l'âme de ceux tombés au combat.
*Je doute que Tericarax se fatigue avec ce genre de choses, à vrai dire...*
Takurak resta debout, sceptique, entouré de débris mécaniques et de cadavres de ses frères d'armes sacrifiés sur l'autel de la guerre pour la liberté, tandis que ceux qui avaient survécu chuchotaient à genoux; était-ce vraiment ce que le rahkshi avait toujours voulu ? L’ersatz de culte qui s'était répandu chez les descendants des rebelles et ceux qu'ils côtoyaient s'était transformé en une véritable religion, dont les trois icônes principales servaient de relique qui reliaient les guerriers à leur sauveur tombé au combat, au martyr tué dans un odieux piège de ses ignobles ennemis.
Au début, le Seigneur Commandant des Prométhéens avait encouragé ces pratiques: la foi unissait les soldats autour d'un but commun, soudait plus encore les liens maintenant l'armée en un groupe cohérent. Mais cette même foi commençait à aveugler ceux qui la suivaient, au point de transformer certains d'entre eux en dangereux fanatiques...
Le retrait des troupes fut tout aussi rapide que leur déploiement; les makutas et toas porteurs de masque d'émulation téléportèrent l'armée - en commençant par les Titans, puis escouade par escouade - dans leur QG temporaire, près du laboratoire des Grands Êtres. Là, les blessés furent soignés, et ceux dont la fin était inévitable reçurent les dernières bénédictions de la part des chamanes. Le calme semblait avoir repris le dessus... pour le moment.
***
- Non, nous n'érigerons pas d'autel ou aucun autre symbole pour la "gloire" de nos protecteurs.
- Mais, Seigneur Commandant...
- J'ai dit non ! Sortez immédiatement de mes quartiers, Féarque !
L’intéressé était un grand steltian, recouvert de la tête aux pieds d’une armure lourde totalement noire mais ornée de nombreux cristaux adamantins qui brillaient en présence de la moindre lueur, même la plus ténue. Sur son casque de guerre, le symbole du Seigneur Fantôme - un marteau croisé par deux épées, le tout nimbé de flammes - était gravé en lettres dorées et délicatement enluminées. Il s’agissait d’une œuvre plus décorative qu’utile, mais dont la seule présence ravivait la ferveur des guerriers sur le champ de bataille.
Le Féarque donc, sincèrement outré, serra le poing mais obéit à son supérieur hiérarchique ; un ordre restait un ordre, et si Takurak en avait décidé ainsi, il ne pouvait que s’incliner et se résigner. Sortant de la tente de commandement, le grand guerrier se dirigea ensuite vers son assignation : l’escouade Brisacier, pour l’instant au repos. Ils occupaient, depuis leur arrivée sur les lieux, une ancienne bâtisse qui avait ensuite été laissée à l’abandon par ses anciens occupants - à moins que ces derniers n’aient été tués ou chassés par les dangers du désert. Même aux alentours du laboratoire des grands êtres, la planète des sables restait une tueuse méticuleuse, sournoise et aveugle. Elle pouvait frapper à tout moment, le fort comme le faible.
De colère, le Féarque défonça la porte d’entrée d’un simple coup de pied qui l’envoya s’écraser sur le mur du fond. Les autres guerriers, habitués à ce genre de comportement de la part de leur supérieur, ne furent pas étonnés. L’un d’eux leva les yeux, tout au plus, avant de retourner à ses occupations. Un silence inhabituel régnait entre les quatre épais murs : chacun s’était volontairement trouvé une tâche afin de ne pas se retrouver oisif au retour du Féarque - malheureusement pour eux, ce dernier s’en rendit bien vite compte et mes convoqua dans la salle souterraine ; les guerriers laissèrent échapper de discrets soupirs, mais ne se permirent pas de faire la moindre réflexion. Quelques minutes plus tard, ils s’étaient tous rassemblés autour de la grande table de granit qui occupait la majeure partie du bunker improvisé.
- Mes frères, Takurak refuse encore et toujours de nous permettre d’édifier de véritables lieux de culte. La victoire d’aujourd’hui nous a encore prouvé que le Seigneur Fantôme et les Dieux-Machines veillaient sur nous, mais notre Commandant ne semble pas vouloir prendre notre foi au sérieux.
Les guerriers de Brisacier se regardèrent les uns les autres, avant de laisser parler leur aînée, une toa du psychisme qui était même plus âgée que le Féarque lui-même ; elle avait participé à maintes batailles, et ses capacités télékinésiques avaient à de nombreuses reprises sauvé la vie de ses guerriers, lui valant alors un respect et une dévotion infinis de la par de ces derniers. Aujourd’hui, face à leur chef militaire et religieux, ce fut elle qui se retrouva donc toute désignée pour prendre la parole au nom des siens.
- Notre commandant est le fils du Seigneur Fantôme ; s’il y a quelqu’un capable de transmettre sa parole le plus fidèlement possible, je pense qu’il s’agit de lui, Féarque. Ne doutez pas de notre foi, mais je pense - non, nous pensons dit-elle en embrassant du regard les autres guerriers - que vous devriez tenter de calmer le jeu, et peut-être remettre ces projets à plus tard. Concentrons-nous tout d’abord sur nos ennemis, puis ensuite pourrons nous penser à édifier un monument à la gloire de notre Seigneur.
Le Féarque porta les mains à son front, et enleva lentement le casque orné et pesant qu’il avait porté toute la journée pour le poser sur la table de granite. Désormais complètement visible, son visage affichait de nombreuses cicatrices, héritées de nombreuses batailles : la guerre des Puissants, puis celle contre le premier Protectorat, l’élimination des infectés du virus, les escarmouches face aux tribus de Bara-Magna, puis enfin la défense de Xia face aux nombreux envahisseurs qui avaient tenté de l’assiéger.
- Je suis le Féarque ; non pas parce que je l’ai voulu, ni parce que je l’ai désiré, mais uniquement parce que j’ai été choisi par nos frères pour prendre cette place. Takurak est notre chef militaire, le Commandant des armées, et il ne voit le monde qu’au travers du fil des nombreuses lames de son bâton rahkshi. Il est trop jeune pour comprendre notre foi, trop jeune pour réellement attester de l’étendue de nos croyances, de leur profondeur et de leur bien fondé. Nous sommes Prométhéens, et devons donc suivre ses ordres. Mais nous sommes également les fidèles du Seigneur Fantôme et de ses Dieux-Machines ; nous avons le droit, et le devoir, de faire en sorte que ceux qui veulent rejoindre la Voie de la Renaissance puissent disposer de lieux appropriés pour faire communion.
J’ai été choisi par nos frères - j’ai été choisi par vous ! Et je ne faillirai pas à mon devoir.
La toa psychique soupira, puis prit un air grave.
- Faites selon votre volonté Féarque, car nous vous avons effectivement choisi pour être notre porte parole en tant que Fidèles du Seigneur Fantôme. Nous suivons la Voie qu’il a tracée, et vous êtes le premier de la procession, celui qui porte haut nos couleurs. Cependant, Takurak l’a également connu, mieux que nous tous. Il l’a accompagné là où aucun d’entre nous n’a pu se rendre, il a été témoin de ses derniers instants. Vous avez le pouvoir d’agir de votre côté, mais vous avez également le devoir de faire en sorte qu’il n’y ait pas de dissension au sein des Prométhéens. Tous ne suivent pas la Voie de la Renaissance, mais même ceux qui ont choisi un autre phare dans ces ténèbres terrifiantes restent et resteront toujours nos frères, jusqu’à la mort du dernier d’entre nous.
- Certes ; je n’entrerai jamais en conflit avec Takurak. Il a rassemblé les nôtres, a réunie les éléments nécessaires à notre survie puis à notre montée en puissance. Sans lui, nous serions toujours aveugles à la vérité du Seigneur Fantôme, faibles et nous débattant en vain face aux dangers du monde. Il est la clé de voûte de notre souveraineté, le symbole de notre renaissance, celui qui guidera nos épées dans les ténèbres jusqu’à trancher la gorge de l’ennemi.
Mais aussi grandiose et puissant qu’il puisse être, il doit lui aussi accepter notre pensée. Nous servons le Seigneur Fantôme, tout comme il le fait - à sa manière. Ne vous inquiétez donc pas pour la sécurité de nos frères. Bien que j’en aie le pouvoir, jamais je ne tenterai de m’élever au-dessus de mes conditions ou n’essaierai de déclencher un schisme - qui signerait dès lors notre destruction à tous, comme lors de la Terrible Nuit qui vit en quelques heures les Fantômes des Sables réduits à néant.
La seule évocation de cet horrible événement fit remonter de nombreux souvenirs - unanimement désagréables - dans l’esprit des guerriers présents. Lorsque le soleil s’était couché ce jour là, personne n’aurait pu prédire qu’un tel désastre s’apprêtait à tomber sur le dernier espoir de Bara-Magna. Personne n’aurait pu prédire que la fatalité s’acharnerait jusqu’à appeler le Maelström, le Protectorat et l’Empire en une ultime vague d’anéantissement qui balaya tout sur son passage. La tristesse, la douleur, l’inquiétude étaient nées en ce jour là. Mais également la détermination, l’ambition, le courage : car même si retrouver cette gloire perdue ne serait pas une mince affaire, ils étaient tous prêts jusqu’aux pires sacrifices si cela était nécessaire, pour permettre à leurs frères et sœurs de voir un jour le rêve du Seigneur Fantôme s’accomplir.
- Gloire et victoire, mes frères, une fois de plus. Reposez-vous, ce soir. Puisse le Seigneur Fantôme veiller sur nous en ces heures sombres. Demain, sa lumière nous inondera plus intensément.
Le Féarque avait pris un ton mystérieux sur ces dernières paroles, ce qui ne manqua pas d’intriguer l’escouade Brisacier ; cependant, tous étaient trop épuisés par la bataille qui avait eu lieu, et aucun ne tenta d’interroger leur supérieur. Chacun retourna donc à sa couche puis, terminant les tâches de révision des équipements, s’endormirent sereinement alors que la nuit s’approchait de son heure la plus noire.
***
- Takurak ?
Le rahkshi ne répondit pas tout de suite à la voix synthétique caractéristique, profitant quelques instants encore du calme et de la présence agréable d’Aqua à ses côtés ; le soleil venait à peine de se lever, et la nuit avait été courte.
- Takurak, on te demande ; je sais que tu ne dors pas, sors de là, ça a l’air plutôt urgent.
- J’arrive.
Faisant bien attention à ne pas réveiller la toa de l’eau qui avait passé la nuit à ses côtés, le Commandant marcha à pas de loups tout en évacuant une légère aura de Silence qui empêcha tout bruit de se propager autour de lui. Il attrapa au passage son bâton rahkshi, puis sortit en vitesse de la tente de commandement.
Epsilon, adossé à un épais pilier rocheux qui semblait avoir appartenu à un ancien monument redevenu poussière, fit un léger signe de tête à son ami avant de s’approcher de lui.
- Alors, bien « dormi » ?
Le rahkshi ignora la légère pique humoristique, préférant aller directement à l’essentiel.
- Qui me demande ?
Epsilon émit un étrange son électronique qui se rapprochait plus ou moins du soupir, mais avec une note enjouée qui ressemblait parfois à s’y méprendre à un grognement moqueur ; Takurak le connaissait cependant bien assez qu’il n’y avait aucune raison de s’offusquer d’une telle réaction.
- Le Féarque a convoqué une assemblée, et voudrait que tu y assistes.
- Si tôt ? Les hommes ont besoin de sommeil après une bataille ; mais s’ils ont voulu le suivre… bien, où sont-ils ?
- Suis-moi.
Les deux guerriers marchèrent au milieu d’antiques ruines rocheuses, contournant des toits effondrés, des colonnes tordues et des murs plus ou moins effondrés. Ici, il y a de très nombreuses années, une ville animée et prospère s’était étendue sur des kilomètres à la ronde ; aujourd’hui, il ne restait de cette cité que des rochers rongés par le vent ou des formes distordues qui s’enfonçaient peu à peu dans le sable au fil du temps.
Cette civilisation, qui avait peut-être autrefois régné en maître sur cette partie du monde, désormais réduite à des ruines au nom oublié de tous ; peut-être, finalement, était-ce le destin de tout ce qui existait. Naître, grandir, puis finalement disparaître et tomber dans l’oubli. La seule chose qui importait, alors, était tout simplement de profiter de chaque instant qui nous était accordé, et de faire en sorte que le futur soit radieux - pour soi-même, ou pour ceux qu’ils avaient juré de protéger.
Bientôt, il apparut. Le seul bâtiment encore debout de l’antique cité : un immense colisée de roche, dont les contours avaient été poli par les centenaires d’érosion. Les hautes flèches qui avaient autrefois orné sa couronne supérieure s’étaient toutes effondrées - autant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment. Au sol, il était supporté par d’immenses arches taillées directement dans le roc et renforcées par des voûtes gothiques parfois comblées par des débris ou du sable. Les dunes avaient grignoté le bas de ses flancs, mais les parois du bâtiment étaient suffisamment hautes pour ne pas être ensevelies par le désert. Et, depuis l’intérieur, le bruit de la foule qui s’exclamait avec force et conviction retentissait même jusqu’aux oreilles du rahkshi.
Ce dernier pressa le pas ; l’agitation régnait dans le colisée, mais d’après ses souvenirs aucun combat ou spectacle n’avait été prévu pour divertir les troupes. Lui et Epsilon passèrent les arches, puis arrivèrent au centre de l’antique arène ; là, Takurak s’arrêta un instant pour s’assurer que les capteurs optiques de son armure fonctionnaient : tout était parfaitement en état de marche. Le Commandant avait pensée que l’assemblée convoquée par le Féarque aurait compté tout au plus quelques centaines de fidèles, venus là pour observer la discussion entre lui et le commandeur suprême des Prométhéens.
Cependant ils étaient là presque dix mille, tous assis sur les immenses gradins du monument ; ce que Takurak avait pris pour de l’agitation n’était en fait que le bruit de fond créé par le grand nombre de guerriers qui parlaient entre eux à voix basse en attendant que leur chef. De toute évidence, le rahkshi avait sous estimé la part de ses troupes qui avaient accepté de se convertir à la religion du Féarque. Pour le meilleur comme pour le pire, il allait devoir agir conséquence. Mais avec un si grand nombre de Prométhéens témoins de la scène, la prudence était de mise…
***
Il avait patienté pendant presque une heure, attendant d’être parfaitement prêt avant de demander à Epsilon de bien vouloir chercher Takurak. Il avait poli les plaques blindées de son armure, nettoyé chaque parcelle de ses équipements pour en retirer la crasse, le sang et la poussière. Le jeu en avait valu la chandelle : sous le soleil brillant de Bara-Magna, le Féarque brillait de mille feux, un véritable phare diurne qui aurait presque pu rivaliser avec l’astre du jour. Les cristaux qui ornaient les spallières, le pack dorsal, les genouillères et les canons d’avant-bras ajoutaient encore au faste mystique qui entourait le personnage. Et, cerise sur le gâteau, le casque cérémonial sur sa tête, avec le symbole Prométhéen qui lui aussi luisait sous les ardents rayons de l’étoile.
Il s’était placé au centre du colisée, son Saint Pourfendeur à la main ; il s’agissait d’une lance dont le fer avait été remplacé par une lame d’environ 70 centimètres, à double tranchant. A l’autre extrémité, richement décoré, se trouvait le marteau croisé de deux épées des Prométhéens, sculpté dans le protoacier et serti de cristaux brillant, le tout nimbé de flammes bien réelles qui crépitaient vers le ciel. L’arme sacrée du Féarque, qui libérait la juste fureur des fidèles et la mort sur les ennemis du Seigneur Fantôme. Le grand steltian resta immobile jusqu’à ce que Takurak arrive à moins d’une vingtaine de pas de lui ; alors, il planta la lame de son arme dans le sol, plaçant le Pourfendeur de sorte à ce que le marteau soit dirigé droit vers les cieux.
S’avança ensuite jusqu’à son supérieur militaire, il présenta son poing en signe de respect, que le Commandant put doucement frapper du sien. Immédiatement, une gigantesque ovation emplit le stade des temps perdus, faisant trembler le sol dur de l’arène : il était rare que le Féarque ou le Commandant s’affichent devant une telle assemblée ; le fait que les deux Prométhéens les plus importants se soient réunis devant une telle foule était tout simplement unique. Pendant plusieurs secondes, le bruit des applaudissements et des exclamations effaça tout autre chose. Pendant un instant, Takurak et le Féarque oublièrent les vicissitudes de la guerre, la lassitude qui séparait chaque bataille, la douleur des pertes. Ils se laissèrent emplirent quelques secondes de la vanité la plus absurde mais, conscients que cela ne mènerait à rien, ils demandèrent vite le silence. Le rahkshi prit alors la parole, n’ayant pas besoin de hausser le ton pour que tous l’entendent : le colisée avait été bâti de façon à porter facilement les sons, et ce jusqu’aux rangs les plus élevés.
- Vous m’avez demandé, et je suis venu, Féarque. Quel est donc le but de cette assemblée ?
L’intéressé leva la tête, embrassant du regard les milliers de guerriers qui attendaient, impatients, la suite des événements. Lorsque la voix du steltian franchit ses lèvres, elle était empreinte d’une grande fierté et d’une intense ferveur. Chaque syllabe, chaque mot était prononcé avec une volonté précise, sans arrière pensée aucune. Le grand guerrier laissait tout simplement son cœur parler.
- Lorsque la plupart d’entre nous faisions encore partie des Fantômes des Sables, nous nous battions déjà pour la liberté. La liberté de vivre en paix, de mener notre propre existence, de suivre notre cœur et notre foi en toute sérénité. Cette liberté avait un prix, cependant ; nombre d’entre nous sont tombés au combat, fauchés par les légions du Mal, qui s’amusa à prendre différentes formes selon l’époque et le lieu.
Aujourd’hui, nous sommes Prométhéens. Nous sommes les descendants de celui qui décida de se sacrifier pour permettre à son peuple de vivre avec dignité. Nous sommes les porteurs du flambeau, la lumière dans les ténèbres qui guide d’innombrables âmes vers le salut. Nous sommes la lame dans l’obscurité, qui tranche la gorge de ceux qui tentent de nous dévier de la Voie de la Renaissance. Nous formons, tous ensemble, ni plus ni moins que la volonté du Seigneur Fantôme. Par delà de la mort, il veille encore sur nous, et sa bénédiction nous accompagne ou que nous allions, de la naissance au trépas.
Les Dieux-Machines nous accompagnent, et notre avancée ne peut être ralentie. Chaque jour nous rapproche un peu plus de notre ultime victoire. Mais comme vous le savez, ce n’est pas la suprématie qui nous intéresse. Nous voulons uniquement vivre en paix, loin des terribles menaces qui mettent en péril l’équilibre des Deux Mondes. Pour cela, nous devons combattre. Et pour combattre dans les meilleures conditions, notre esprit doit être en paix.
Nous avons besoin d’un foyer spirituel, Takurak. Pas les immondes temples de Metru-Nui dédiés au Grand Esprit, ni les piètres autels des tribus archaïques. Nous bâtirons notre propre Icône, nous élèverons notre propre Saint sanctuaire. Pour la Renaissance ! Pour les Dieux-Machines !
Pour le Seigneur Fantôme, Gloire et Victoire !
De nouveau, une grandiose ovation emplit le colisée ; cris de joie, applaudissements, hourras et autres cris plus ou moins grossiers, mais tous lancés avec une ferveur qui était proche du bonheur à l’état brut. Takurak lui-même fut impressionné ; le Culte du Seigneur Fantôme s’était ancré bien plus profondément dans les esprits de ses guerriers qu’il ne le pensait.
Au milieu de cette liesse, trois éclairs éclatèrent, frappant le sol alors que le ciel était dénué de tout nuage ; non, plus exactement, ils étaient partis du sol pour s’élever vers la haute atmosphère de Bara-Magna avant de se disperser dans toutes les directions, tandis que l’arène tremblait de toutes parts, secouée par les immenses masses qui venaient d’apparaître entre ses murs. Takurak ne bougea pas, pas plus que le Féarque. Ce phénomène, désormais bien connu des Prométhéens, était le signe annonciateur de Leur arrivée. Le Commandant soupira ; il n’avait à aucun moment autorisé leur activation, mais ils avaient sûrement eux-mêmes demandé à ce qu’on les sorte de leur sommeil artificiel pour rejoindre l’assemblée. Etant considérés comme des membres à part entière de l’armée Prométhéenne, ils en avaient certes le droit, mais le rahkshi aurait préféré qu’ils soient restés loin du colisée antique.
++ Nous sommes… d’accord avec… le Féarque, Seigneur Commandant… ++
La voix de Râ fit certes moins trembler le sol que son apparition suite à la téléportation de précision qui l’avait emmené en ce lieu, mais fut tout de même suffisamment forte pour faire vibrer le sable à ses pieds.
++ Les guerriers… méritent… le repos de l’âme… ++
Arès, quant à lui, semblait un peu plus agité que d’habitude - si cela était possible, tant sa fureur était hors-normes lorsqu’il participait au combat. Ses imposants canons étaient certes repliés, mais il n’y avait nul besoin d’être un expert en ingénierie pour se rendre compte que de puissants flux d’énergie parcouraient son corps tout entier, même en temps de paix.
++ Mes frères… ont raison… l’élévation… d’un lieu dédié… serait une bonne chose… pour nous tous. ++
L’arrivée des trois Titans avait imposé un silence respectueux dans l’arène, et ils l’avaient remarqué. Aussi craints qu’adorés par les Prométhéens, les Dieux-Machines se sentaient cependant parfaitement intégrés aux autres soldats ; à leurs yeux, ils n’étaient différents des fourmis qui s’entassaient à leurs pieds que par leur taille et leurs puissances de feu ou de calcul - ainsi, peut-être, que par le débit et la force de leurs paroles.
Takurak laissa un grand sourire apparaître sur son visage. Ainsi soit-il ; le peuple avait parlé, autant avec la voix des guerriers que celle du Féarque ou des Cuirassés Terrestres. Leur décision semblait être unanime. Le Seigneur Commandant des forces armées Prométhéennes attendit un simple instant, avant de lever la tête en direction des gradins du stade plusieurs fois millénaire. Lorsque sa voix porta dans tout le monument, elle était dénuée de toute irritation ou de mépris. Le rahkshi, à l’instar du grand guerrier qui lui faisait face, laissa son cœur parler.
- Je vous ai entendu. La volonté de milliers d’âmes ne saurait être réprimée par celle d’une seule - quel que soit le grade ou l’affectation de cette dernière.
Un temple dédié au recueillement et à la foi sera élevé sur chaque théâtre d’opération où nous agirons, pour que nos guerriers puissent faire communion ; de plus, j’ordonnerai qu’un sanctuaire soit bâti à l’abri des horreurs de la guerre, afin que tous - civils et soldats, Prométhéens ou non - puissent prier en paix. Je laisserai au Féarque le soin de choisir les architectes et les constructeurs qui se chargeront de rendre grâce au Seigneur Fantôme sous la forme d’un lieu saint dédié à son culte.
Cela vous suffit-il ?
Le silence régna un seul instant ; le Féarque voulut parler, mais il fut coupé par Arès, qui tira en l’air un unique coup de son arsenal tout entier. Le choc causé par le recul fut grandement amoindri par les stabilisateurs du Titan, mais l’énergie restant fut cependant suffisante pour jeter au sol les deux chefs Prométhéens, tandis que le sol tremblait plus fort encore que lors de l’apparition des trois Dieux-Machines.
++ Gloire… et Victoire… mes frères ! ++
Une fois de plus, le stade fut empli d’une immense ovation, tandis que certains se laissaient même aller jusqu’aux larmes ; enfin, leurs prières avaient été entendues. Ils allaient pouvoir communier en toute sérénité, se réunir pour ne faire qu’un avec la volonté du Seigneur Fantôme qui leur avait accordé ce jour de grâce.
***
- Tu de ne devrais pas t’inquiéter, Takurak. Il s’agissait de la meilleure chose à faire.
Le rahkshi soupira, puis s’allongea au côté d’Aqua.
- « La foi peut déplacer des montagnes », m’a-t-on dit un jour. Cependant, j’ai peur qu’elle aveugle également certains d’entre nous, au point d’agir de manière disproportionnée, ou inadaptée. De plus, certains verront d’un mauvais œil que ce genre de pensées progresse aussi vite sur Bara-Magna et dans l’Univers Matoran.
La toa de l’eau était tiré par un triste sourire, à la fois mélancolique et résigné, mais avec cependant une pointe d’espoir.
- Les gens ont besoin de croire en quelque chose en ces heures sombres. Ils croient en toi, ils croient en la puissance de feu des Titans, ils croient en leur capacité à gagner cette guerre ; mais malgré tout, certains ont encore peur. Ils ne sont pas tous aussi forts et résistants que les Spectres, et même s’ils se sentent protégés, ils savent que beaucoup tomberont encore.
Je suis sûr que tu sauras gérer ces idées naissantes. Avec l’appui du Féarque, cela pourrait même être un moyen de trouver plus de forces encore. Si d’autres forces armées acceptent de prêter allégeance au Seigneur Fantôme et à la Voie de la Renaissance, il en sera d’autant plus aisé de les intégrer dans les Prométhéens.
- Tu as sûrement raison.
Malgré tout, Takurak gardait quelques soupçons ; il n’était pas assuré des véritables ambitions du Féarque, et redoutait qu’un jour ce dernier se retourne contre lui. Si cela devait arriver, il parviendrait peut-être à le vaincre, mais si jamais le steltian parvenait à retourner ses propres forces, ses propres hommes contre lui… il fallait à tout prix éviter de répéter ce qui avait déjà causé la perte des Fantômes des Sables. Sa décision était donc prise.
- Je vais rejoindre les Spectres.
- Que vas-tu faire ?
- Leur demander conseil… et un service. Si nous voulons réduire à néant la potentialité d’un nouveau schisme, il va falloir faire certains sacrifices et je veux être sûr qu’ils en seront capables.
Je vais leur demander de se convertir à la Voie de la Renaissance. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: [Île du genou] Passage de sable Ven 12 Juin - 15:23 | |
| Il faisait sombre, très sombre ; la faible clarté des torches apportait une faible lumière qui peinait à repousser les épaisses ténèbres qui semblaient avoir fermement pris position dans les profondeurs de la nuit. Les massifs nuages cachaient la lumière des étoiles, recouvrant l’île du genou d’un rideau noir ; d’ici quelques heures, chose rarissime en ces lieux, il se mettrait sûrement à pleuvoir.
Parmi les ombres, cependant, ils étaient des milliers, indiscernables. Tous avaient laissé armures, armes et autres dans leurs baraquements ou leurs quartiers personnels. Ils n’étaient recouverts que d’un grossier tissu de laine brune-noire, les rendant encore plus invisible dans le désert nocturne. Seuls les porteurs de torches avaient le visage révélé ; ces derniers s’étaient eux-mêmes apposés les marquages rituels, et ressemblaient plus à des chamanes qu’à des guerriers. Le symbole Prométhéen, dessiné manuellement à l’aide de pigments naturels, contrastait fortement avec leur peau.
Un lourd mutisme régnait sur les lieux, parfois éphémèrement repoussé par le crépitement des torches. Puis, faiblement, un bruit de pas résonna. Le crissement du sable sur les bottes se renforça au fur et à mesure que leur porteur se rapprochait du centre de l’assemblée silencieuse. Lorsqu’il se retrouva enfin au milieu de tous, lui aussi encapuchonné sous l’épaisse tunique hirsute, il posa un genou à terre.
C’est à cet instant précis qu’un autre guerrier sortit de la masse, une arme unique à la main. Jusqu’alors entouré d’ombres comme ses innombrables frères, il commença à émettre une lumière qui n’eut bientôt aucun mal à éblouir les guerriers les plus proches comme les plus éloignés. Oscillant entre le doré le plus vif et l’éclat adamantin bleuté le plus pur, cette lueur portait avec elle une telle puissance qu’elle souleva le sable autour de son porteur, faisant claquer au passage les rustiques tuniques de laine.
S’approchant lentement, avançant droit devant lui tandis que les autres s’écartaient sur son chemin, il ne s’arrêta que lorsqu’il se retrouva juste en face du guerrier agenouillé ; puis enfin il prit la parole, d’une voix forte, grave et extrêmement fière. Le Féarque, dont l’armure parée de multiples cristaux luisait fortement dans les ténèbres, écarta les bras pour embrasser du regard l’assemblée toute entière.
- Nous sommes aujourd’hui réunis, mes Frères, pour célébrer l’ascension du plus courageux des nôtres vers la transcendance. Puisse ce jour être remémoré à jamais dans l’histoire des Prométhéens, et béni par le Seigneur Fantôme.
Takurak, Seigneur Commandant, valeureux guerrier, fils adoptif de notre Saint guide, acceptes-tu le lourd fardeau du sacrement ? Acceptes-tu de devenir le lien direct entre Sa fureur sacrée et nos épées ? Acceptes-tu de combattre jusqu’à l’accomplissement de notre destinée, dusse-t-elle t’amener à la mort ou aux pires tourments ?
- Je l’accepte.
- Alors lève-toi, Takurak. Lève-toi, et accepte le présent du Seigneur Fantôme !
Le rahkshi se mit lentement debout, relevant du même coup la lourde capuche qui cachait son visage jusque là. Lorsque le guerrier fut complètement droit, alors le Féarque retourna le Pourfendeur Sacré pour diriger la lourde masse aux deux pointes vers le sol. La soulevant aussi haut que son armure lourde et richement décorée le permettait, il frappa le sol de sable et de roche de toutes ses forces, à trois reprises.
Au premier coup, les grains minéraux s’envolèrent, écartés par la seule puissance de l’impact tandis que la roche se fissurait; immédiatement, de minuscules mais brillants filaments de lumière crépitèrent autour de l’arme sanctifiée. Ces fibres énergétiques blanches dansèrent quelques instants avant de disparaître dans les ombres, s’éteignant aussi soudainement qu'elles étaient apparues.
Au deuxième coup, la roche éclata complètement sous la force du steltian. Les filaments de lumière apparurent en plus grand nombre, et persistèrent plus longtemps avant de mourir, semblant se vider lentement de leur énergie tout en émettant une étrange aura qui fut rapidement transmise à Takurak.
Au troisième et dernier coup, tandis que le métal réduisait en graviers les éclats rocheux désagrégés, la lumière prit cette fois la forme d’épais tentacules gracieux qui enserrèrent le corps du rahkshi de toutes parts, recouvrant aussi bien son exosquelette mécanique que son organisme biologique. Elle ne disparut pas cette fois ; se concentrait en différentes formes plus ou moins abstraites, elle ondula pendant de longues secondes avant de finalement prendre forme solide, créant des cristaux analogues à ceux qui ornaient l’armure du Féarque.
Nul n’avait dit mot, tressailli ou esquissé le moindre mouvement, mais les visages étaient plus parlants que mille discours; chacun des témoins était émerveillé, épris d’une émotion qu’ils avaient appris à connaître lors des derniers mois : une foi irréductible, une joie infaillible, une détermination et une confiance aveugle envers ceux qui les guidaient.
Puis, alors que la lumière s’était enfin entièrement solidifiée en d’élégantes formes minérales qui donnaient au rahkshi un air mystique, à la fois ancien et futuriste - comme si des milliers d’années de tradition se mêlaient à la puissance brute d’un futur violent et néanmoins nécessaire - le Féarque reprit la parole, avec cette fois un ton plus solennel, obséquieux. Récitant alors un texte qu’il connaissait par cœur, il leva haut son Pourfendeur Sacré. Progressivement, un rang après l’autre, les guerriers posèrent tous un genou à terre en signe de respect… et de vénération.
Tandis que le flot de paroles s’écoulait de sa gorge, l’aura du Féarque augmentait au fur et à mesure que sa passion pour son propre monologue explosait. Chaque syllabe, chaque son, chaque mot était une ode sacrée au Seigneur Fantôme ; avec amour, détermination et fureur, le steltian puisa chaque inspiration comme si sa vie en dépendait. Et ils écoutèrent tous, plongés dans une étrange transe qu’ils avaient tous accepté.
- Nous sommes la brûlante épée dans les ténèbres Apportant au juste l’espoir et la lumière Infligeant à tout parjure l’issue funèbre Inflexibles sont notre esprit et notre chair.
L’ultime bénédiction de notre Seigneur Sa sainte parole transmise par notre voix Sera accordée au fidèle et au pécheur Repentis sur le chemin de l’unique voie.
Ô êtres de lumière, nés d’un cœur dérobé ! Ô êtres de métal, nés d’une âme perdue ! Au-delà du trépas, la foi est éternelle.
Elle reste notre épée et notre bouclier, Même confrontés face à mille âmes déchues La victoire sera à portée de notre zèle.
Car nous sommes les porteurs de sa vérité Car nous resteront ses plus fidèles guerriers
Car nous sommes destinés à vaincre le mal A l’affaiblir, puis lui porter le coup fatal.
Gloire et Victoire mes frères, même dans la mort.
Ô êtres de lumière, nés d’un cœur déchiré ! Ô êtres de métal, nés d’une âme maudite ! Le salut se forgera au fil de l’épée Dans votre cœur cette épopée déjà inscrite
Nous portera jusqu’au bout de ce triste monde Qui renaîtra des noires cendres de Géhenne Le feu sacré et l’acier purifient l’immonde Tout au fond de votre cœur cachez bien la peine
Car cela est charité de leur accorder Une fin miséricordieuse, illuminée De la sainte lumière du Seigneur Fantôme Que nul n’abattra car de cristal est son heaume.
Ô êtres de lumière, nés d’un cœur malmené ! Ô êtres de métal, nés d’une âme scellée ! N’oubliez pas, même au plus fort de la tempête Que chaque blessure remboursera la dette.
Les nôtres ou les leurs, car ils paieront de leur corps.
Lorsque le Féarque se tut enfin, tous se relevèrent, et hurlèrent à l’unisson.
- Gloire et Victoire !
Puis le grand steltian leva haut son arme sacrée pour demander le silence, tandis que le nouvellement sanctifié Takurak pivotait pour lui tourner le dos. S’adressant alors directement à tous les guerriers présents, le Féarque hurla avec une conviction sans faille :
- Honorez Takurak, l’Elu du Seigneur Fantôme, le Catalyseur des Dieux-Machines ! Honorez le Saint Souverain des Prométhéens !
Honorez Takurak, le premier Prophète !
Tandis qu’en son for intérieur, ledit guerrier était complètement terrorisé… |
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