La nouvelle était vite passée. Comme une tempête dans Bara Magna en réalité, comme un choc électrique, comme un signal brusque et instantané. Les gardes restants des Fantômes s'étaient hâtés vers le désert ; les quelques survivants avaient été appelés, là, car une nouvelle venait de l'Univers Matoran. C'était un être qui avançait au milieu du désert ; d'abord lointain, masqué par le sable qui s'élevait en murs réguliers, poussé par le vent. Il avançait, sans sembler sentir le vent, sans sembler même y prêter attention. Il tenait entre ses mains quelque chose qui semblait être...Oui, c'était bien cela. Une sorte de sceptre, mais modifié, une masse d'arme à manche étrangement long. Le dessin de l'arme était neutre ; mais malgré cette distance, elle apparaissait très nettement à travers le sable. Et les motifs semblaient soudain muer, et des dizaines de cris et de hurlements surgissaient soudain de l'arme, pour se taire la seconde d'après. Les Fantômes sursautèrent de peur. Et se concertant les uns les autres, ils se virent soudain là, comme dévorés, dévorés par des dizaines d'insectes, réduits à l'état de cadavre.
Comme tirés à nouveau d'un rêve, ils sursautaient, frissonnant. Et les murs de sable retombaient autour de l'être, qui avançait toujours d'un pas calme. Et son visage se révéla alors. Pâle. Cadavérique. Mort. Ses trois yeux fixaient calmement chaque personne et aucune à la fois. D'autres visions vinrent à l'esprit des Fantômes. Des visions que la raison ne saurait supporter. Des visions de folie, des visions de terreur pure, illégitime, qu'aucun guerrier n'aurait à jamais voir. Des choses qui dépassaient l'entendement mortel, une connaissance supérieure et terrible, prompte à plonger dans la folie.
Tandis que l'Essaim Noir se déversait partout dans le désert, le Séide se pencha vers l'un des guerriers Fantômes. Il était littéralement mort, mort de sa simple présence, terrassé par des rêves que son esprit n'avait pas pu supporter. Secrètement, Il se mit à espérer que les autres guerriers viendraient à être plus fort, dans ce monde comme dans les autres...
-...Sinon, comment les faire lentement plonger dans l'Horreur Indicible... ?