[Artidax] Crevasses et passages souterrains

Deux être étaient au bord d'une crevasse. Un de lumière, qui éclairait les ténèbres autour de lui, et un d'ombre, qui engluait toute lueur dans sa pénombre. Le toa parla au makuta, et ils descendirent en même temps dans le gouffre. Ils marchèrent plusieurs heures, essayant de faire le moins de bruit possible, frôlant les parois de la cavité souterraine. Les murs étaient anormalement chauds; le volcanisme n'était apparemment pas totalement éteint, et mettrait peut-être même plusieurs mois avant d'être totalement et définitivement calmé.

Le toa s'avança lentement par rapport au makuta, éclairant la surface qui lui faisait face. Il la toucha, puis retira vivement sa main. Un liquide verdâtre lui couvrait désormais la paume, dont l'être de lumière se débarrassa rapidement. Il observa plus minutieusement la surface, et recula d'un saut. Il y eut une série de craquement, un léger tremblement... et le "mur" s'anima. Il coulissa, et se leva. Et ce qui semblait être une surface rocheuse était en fait un énorme tentacule, faisait au moins une dizaine de fois les tailles ajoutées du toa et du makuta d'épaisseur. Quant à sa longueur... les deux être ne pouvaient pas voir d'où venait l'appendice énorme. Ils reculèrent rapidement en courant, puis se retournèrent face à leur "ennemi", qui se leva, puis frappa le sol juste devant eux, faisant trembler le sol, et s'écrouler des stalactites rocheuses du plafond rocailleux.

Les deux guerriers esquivèrent les projectiles et leur ennemi, puis se retournèrent, lui faisant face, et se préparant au combat. Avant de se lancer, l'être se tourna vers le makuta, dit quelque chose, puis se lança vers l'énorme tentacule. Et ces mots résonnèrent plusieurs secondes dans la caverne:

-Notre destin nous attend... dommage qu'il ait une forme si répugnante.

Le makuta hocha la tête, et vit Alcadeïas courir vers l'énorme tentacule. Cela était sûrement inutile, car le "mur" organique était tellement résistant, même si il était mou. Marahk fit signe au toa de Lumière de revenir. Frapper sans arrêt n'aller pas fonctionner, et ferait que provoquer le réveil de ce gigantesque être vivant. Une fois qu'Alcadeïas rejoignit Marahk, ce dernier prit la parole, en chuchotant, presque.

- Je ne pense pas que ce serait la solution... De frapper sans arrêt sur une tentacule qui ne ferait aucun mal à... cet... chose. Il faudrait mieux s'attaquer directement à la tête, si il en a une, ou bien... Marahk marqua une petite pause, puis reprit....ou bien attaquer par en dessous. C'est à dire passer par dessous cette chose répugnante. -

-Bonne idée. Mais je ne pensais pas vraiment à trancher dans le vif. Plutôt à monter dessus, si c'est possible, et rejoindre la tête. Mais cela pourrait en effet la réveiller. Passer en dessous de ce appendice immonde ne sera pas chose aisée. Il faudrait trouver un autre passage. Ou alors, nous devrons soulever tout la masse cette créature. Ce qui serait, à mon humble avis, impossible.

Je vais essayer de trouver une fissure dans la roche, que je pourrai peut-être agrandir avec quelques petites explosions bien placées.

Le toa s'approcha d'un mur, bien constitué de roche cette fois. Il vérifia à deux fois, puis plaça sa main dessus, et avança parallèlement à la surface rocailleuse, faisant frotter sa main au niveau de son épaule. Le tentacule avait ébranlé la roche, et de multiples fissures lui parurent assez importantes.

Il prit un des tubes luminescents qui formaient une légère épaisseur au niveau de sa colonne vertébrale, le plaça dans un emplacement prévu à cet effet au niveau de son poignet, et envoya des chocs d'énergie à travers la roche. La fissure s'agrandit, puis craqua, et finalement tout un pan de roche s'effondra. Le toa s'engouffra dans l'ouverture créée, et avança lentement. Il fit un signe au makuta pour lui dire que tout était prêt, et continua de s'enfoncer dans les ténèbres.

Marahk hocha la tête, et avança dans la pénombre de l'ouverture. Cette ouverture menait à deux tunnels différents qui allaient dans une direction différentes chacun. Dans l'un, on voyait, au loin, quelque chose de rose, sûrement la bête qui avait une partie de son corps dans ce tunnel, et dans l'autre tunnel, rien, seulement l'obscurité totale. Les deux guerriers se regardèrent pour se départager.

- Va dans le premier tunnel, où se trouve sûrement une tentacule. Moi, j'irais simplement dans l'autre, pour voir si il n'y a rien. Tu aurais simplement à parler dans tes pensées pour m'appeler, et je me téléporterais. Bonne chance... -

Les deux guerriers se séparèrent dans les deux tunnels...

Le toa de lumière s'avança, envoyant un très léger rai de lumière devant lui pour éclairer la salle. Il arriva bientôt devant la surface rosâtre, et essaya de la pousser, pour monter dessus et rejoindre la tête. Mais il n'y arriva pas, malgré toutes ses tentatives, et décida de longer le tentacule. Il devrait logiquement arriver à la tête, ou alors au pied. Il avait une chance sur deux, et le toa tenta le coup. Il envoya quelques pensées au makuta pour l'informer de son intention, puis courut le plus silencieusement possible vers la droite. Le toa observa avec soulagement que le tentacule s'agrandissait. Il allait donc bien dans la bonne direction. Il ralentit, et se mit à marcher, pour repérer le moindre bruit. Rien. Seulement sa respiration. Il soupira, puis repartit au pas de course.

Au bout de quelques minutes, il remarqua un petit point jaune, flou, très loin devant lui. Il s'approcha lentement, et ce qui semblait être un point était en fait une large surface luminescente, à l'intérieur du tentacule. Une sphère d'au moins deux bios de diamètre, protégé par deux membranes étirées. Le toa s'approcha, et les toucha du bout de son épée. Les membranes se retirèrent immédiatement, révélant... un oeil, dont la pupille était très fine, pareille à une fente, qui était entouré d'un iris jaune, qui prenait tout le reste du globe.

*Je crois... que je n'aurais pas du faire ça.*

L'oeil se braqua sur lui, et un énorme cri jeta le toa à terre. Un véritable rugissement, qui fit trembler la roche. Le tentacule recula à une vitesse effarante, et se leva, soulevant l'énorme quantité de roche au-dessus de lui comme un fétu de paille. Alcadeïas évita les énormes blocs rocailleux qui tombaient, puis leva la tête.

Il était désormais à l'air libre, et le tentacule lui faisait face, haut d'au moins un kio. Il n'en voyait pas l'extrémité qui menait à la tête.

*Mahrak... on a un problème.*

Le toa se releva, essoufflé, déplaçant un rocher qui lui bloquait le bras. Il regarda partout autour de lui, et comprit donc tout de suite ce qui s'était passé. Ce qu'il croyait être la "tête" du monstre n'était bien, comme il le pensait dès le début, qu'un tentacule, mais doté d'un oeil. Celui-ci plongeait dans le sol quelques kios plus loin. Et donc, la tête était protégée dans la roche. Tuer la bête serait alors impossible. Il fallait d'abord la faire sortir de son trou.

Alcadeïas fit un signe à Mahrak, lui indiquant de le téléporter non loin de là où l'appendice se renfonçait dans le sol. Le makuta fut rapide, et le toa se retrouva quelques kios plus loin en une poignée de secondes. Il sortit deux des unités énergétiques de son dos, les plaça dans l'emplacement à son poignet, et sauta très haut dans le ciel. Il sortit un petit cube de son pack dorsal, et dit quelque chose très doucement. Une structure d'énergie pure se forma autour du cube et de la main du toa, s'organisant sous la forme d'une arme.

Il y eut un moment où tout sembla s'arrêter. Le temps. Le bruit. La vie. Les rochers en vol.
Puis un très fin rayon d'énergie vint frapper le sol, à la base du tentacule. L'énergie s'éparpilla dans la roche, la fragmenta. Et l'instant d'après, tout s'écroula autour du tentacule. Un énorme tremblement ébranla Artidax toute entière. Ainsi, le toa et le makuta purent voir la créature toute entière. Le tentacule qu'ils avaient affronté n'était qu'une petite partie de la bête. Sept autres tentacule se dressaient maintenant au-dessus du sol, et au centre, les appendices étaient reliés à un corps allongé, dont partaient une tête et une queue.

La tête était formée d'une bouche ronde, dont des dents fermaient l'entrée. La queue était en fait un neuvième tentacule, avec à son bout plusieurs centaines de petits appendices, sensibles au toucher. Et le tout formait une énorme créature, au moins quinze fois plus importante que l'Orion, qui s'étendait sur un bon quart des régions volcaniques.

*Nom de Mata-nui... une chose pareille ne peut pas exister ! C'est impossible ! Comment une telle forme de vie a-t-elle pu s'organiser ? A l'insu de tous ?*

Alcadeïas rejoignit ensuite le sol sur sa planche, planant pour aller rejoindre le makuta.

-J'espère que vous avez une idée pour tuer cette chose. Parce que pour atteindre la tête, il faudra passer à travers tous ses "bras" et je pense que sa queue pourrait nous attraper en plein vol. Je propose que l'on demande du renfort. Ou alors, nous pourrions faire exploser l'un des volcans encore actifs, pour que la lave qu'il contient se déverse sur cette créature.

Marahk croyait alluciner en regardant ce spectacle, plutôt terrifiant. Il fit signe au toa d'attendre quelques minutes. [...] Après avoir attendu, Alcadeïas regardait au loin, et sortant de la poussière de tous les dégâts d'Artidax, l'Aigleron était là, prêt à être utlisé. De la salle de contrôle, le makuta téléporta Alcadeïas à bord du croiseur.

- C'est peut-être notre seule chance. Étant donné qu'il est assez grand et qu'il peut voler... On pourrait tirer plusieurs fois dans la tête de ce monstre, pour l'éliminer. -

-D'accord... mais faites vite, car à chaque seconde, une partie d'Artidax s'effondre sous ses coups.

En effet, la créature commençait à bouger. Ses énorme tentacules soulevaient son corps titanesque, et le faisait avancer vers le centre de l'île.

-Essayez de viser les sphères jaunes au bout des petits appendices de sa tête. Je crois que ce sont ses yeux.

Il y eut une suite d'éclatements, et les globes oculaires explosèrent dans un déluge d'un liquide verdâtre, visqueux et répugnant. Un cri long et perçant fit vaciller le toa, qui manqua de tomber au sol.

Alcadeïas regarda la bête, qui gémissait dans une longue plainte lancinante. Il envoya une rapide communication à l'Orion, et ce dernier tira de son canon à accélération magnétique sur le flanc de l'un des volcans alentours, qui déversa son contenu sur la créature, qui poussa un énorme cri. Puis les tentacules du monstre poussèrent le sol, soulevant son corps à quelques dizaines de bios de sol. Son "corps" s'ouvrit, se déchira en deux parties, révélant un...

Le mot "papillon" aurait convenu, si son aspect n'étais pas si affreux. Des ailes membraneuses, fines, parcourues de stries rougeâtres, qui entouraient un corps difforme. Des centaines de petits bras autour de la partie centrale étaient dotés de mains puissantes, allongées par des griffes effilées. La tête portait une triple mâchoire, dont les dents pourraient facilement transpercer n'importe quel blindage. Et ses yeux semblaient être les mêmes que le monstre d'origine, si l'on excluait que leur taille était bien dix fois inférieure.

*Quoi ?! Il y avait ce... truc, qui sommeillait à l'intérieur même de la première bête ?*

Puis cri psychique faillit faire s'évanouir le toa, ainsi que toutes les espèces pensantes des alentours. La créature ailée évita aisément une série de missiles, puis un obus de CAM, et cria à nouveau.

*Qui ose s'en prendre à moi ? Venez, misérables petites créatures ! Venez voir la mort en face !*

La créature téléporta Alcadeïas et Mahrak dans un énorme dôme volcanique, éteint depuis plusieurs décennies, qui ne comportait aucune issue, puis brouilla la téléportation du makuta, ainsi que les systèmes de communication du toa. Ils restèrent seuls pendant deux minutes, attendant ce qui allait se passer, puis le monstre ailé vint les rejoindre, par téléportation également.

*Votre mort sera lente, douloureuse, et vos corps serviront à porter ma progéniture...*

-Bon... et bien, je crois qu'on va devoir faire comme je le pensais depuis le début. Ça nous fera un bon échauffement pour un affrontement contre le Maître, au moins.

Le toa dégaina épée, se rangea au côté du makuta, et les deux guerriers firent face au monstre qui volait à quelques bios du sol, un kio devant eux.

Marahk fit de même que le toa. Il sortit son épée de son fourreau, et commença par réfléchir. Réfléchir comment anéantir cette...chose qui lui faisait face, à lui et au toa.

- Il faudrait peut-être que quelqu'un d'entre nous fasse diversion, puis l'autre le détruiras par derrière. -

Marahk n'avait même pas finit sa phrase que la bête fonça droit vers les deux guerriers, qui eux évitèrent aussitôt.

Le toa lança une petite sphère lumineuse, ralentissant le monstre, et lui permettant de sauter de côté, évitant de peu un énorme griffe.

-Je vais essayer de l'attirer. Essayez de trouver le bon moment pour l'attaquer.

Alcadeïas courut vers la créature, sauta en l'air, évita de peu un coup d'un des tentacules du monstre, et planta son épée dans son aile gauche. Ce dernier se mit à rugir de douleur, propulsant le toa au sol d'un coup d'un de ses deux patte antérieures. L'être de lumière rebondit deux fois au sol avant d'être plaqué par le monstre, écrasé sous un unique tentacule. La bête cria, et amena le toa à sa bouche. Elle le lança entre ses mâchoires, mais Alcadeïas s'accrocha à un des piquants qui entourait sa tête grâce à un filament de lumière, et évita de peu de se retrouver découpé en deux. Il sauta sur l'aile de la créature, récupéra son épée, puis se propulsa au sol.

*Par Mata-nui... en quelques secondes, j'ai déjà failli mourir trois fois. Mahrak, faites vite.*

Alcadeïas commença à courir vers la tête de la bête ramenée au sol, qui mugissait de douleur. Elle s'entortillait, n'arrêtant pas de fouetter l'air autour d'elle de ses nombreux tentacules. Le toa tenta de s'approcher, mais la créature se retourna vers lui, et cria.

*Comment osez-vous vous me toucher ! Vous serez châtiés ! Misérables petites créatures !*

La bête déploya ses tentacules les plus longs, et les envoya vers les guerriers, qui se mirent à courir vers la tête du monstre. A chaque seconde, ils devaient éviter des dizaines de tentacules, qui, à la moindre erreur, pourrait les attraper et les broyer. Le toa et le makuta s'approchaient rapidement, découpant tout sur leur passage. Puis le "papillon" essaya de frapper Alcadeïas de ses "bras", mais Mahrak en profita pour sauter de côté, et les découper d'un coup d'épée. Le toa soupira, puis prit son épée à deux mains, la leva en l'air, et la jeta sur la tête créature. La lame traversa la partie avant du crâne, entre les deux plus gros yeux. Le monstre lâcha un râle d'agonie, puis se tut.

-Je crois... que c'est bon. Enfin, j'espère.

Alcadeïas sonda la créature, essayant de repérer toute forme de vie, et sauta en arrière.

*Mahrak, vite, écartez-vous !*

Le makuta ne comprit pas tout de suite, mais recula de quelques pas. Heureusement, car l'instant d'après, le monstre émit un bruit étrange. Sa bouche s'ouvrit, et un cri de douleur assourdit les deux êtres pendant une bonne minute. Son ventre gigota, se tendit... et finalement se déchira. Des milliers de petites sphères, à peu près trois fois plus grande qu'une balle de kohli, déferlèrent dans le dôme. Des oeufs, qui éclorent quelques secondes après la mort -définitive cette fois- de l'énorme bête. Leur mère.

-Je crois que j'ai compris quelque chose. L'énorme créature que nous avons débusqué en premier était une femelle, d'une espèce inconnue. Même si je crois qu'un makuta avait déjà rencontré une créature semblable. La chose que nous avons devant nous n'est qu'un... organe reproducteur. Ce qui produit la progéniture. Et là, les oeufs viennent d'éclore. Et chacun d'eux pourrait redonner vie à un énorme mastodonte. Nous devons les éliminer, et vite !

Des milliers de petits vers sortirent des oeufs, et se précipitèrent sur les deux guerriers, qui reculèrent tout en éliminant tout ce qui s'approchait d'eux.

-Mince, ils sont vraiment nombreux !

Une des larves réussit à sauter sur le toa, mais ce dernier arriva à le lancer sur une de ses congénères. Le simple contact avec le ver lui avait dissout une partie de son armure.

Marahk eut une idée... Simple, certes, mais efficace. Pendant que le toa de lumière s'occupait des des vers un par un, le makuta sortit une sorte de flacon contenant un liquide noir et opaque. Sans se retourner, Marahk commença à éliminer quelques vers de ses pieds et de son épée, et en même temps parlait au toa qui les éliminait aussi.

- J'ai dans ma main un flacon contenant un liquide et un gaz toxique, et acide. Lorsqu'il touche une matière, n'importe laquelle, il la détruit, et cela se fait en quelques secondes. Je n'aurai qu'à la lancer, et ces vers mourrons quelques minutes plus tard. -

Le toa de lumière hocha la tête, tout en écrasant des vers, pendant que Marahk lança le flacon toujours bouché. Soudain, les deux guerriers regardèrent attentivement la tombée du flacon, et en quelques fraction de secondes, il se brisa par terre, laissant échapper un gaz noir, et légèrement verdâtre, alors que le liquide noir se rependait un peu dans la salle. Les vers étaient pris au piège : ils n'avaient pas encore la maîtrise de la téléportation, et ne pouvaient que mourir, et si il y avait des survivants, ils seraient enfermés dans ce dôme, à jamais. En même temps que le gaz se rependait, le makuta leva ses bras, et fit apparaître un énorme tourbillon noir qui dévora la grosse bête, morte. Ainsi Marahk augmenta en puissance. Quelques micro-secondes après "l'aspiration" de la bête, Marahk se téléporta et téléporta le toa hors du dôme, à l'air libre, pour éviter d'être tué par le gaz toxique.

-Pfiou... bien joué. Il faudra que je me procure ce produit. Ou que je demande aux ingénieurs de Metru-nui d'en fabriquer un semblable. En tout cas, merci pour votre aide. Je crois que ça devrait être bon. La mère a été tuée, la fille également, et les vers sont sûrement en train d'agoniser lentement dans le dôme. Même s'il y a quelques survivants, ils mettront plusieurs dizaines d'années, sinon plus, pour évoluer en l'énorme créature que nous avons affronté en premier. Il suffira juste d'envoyer un guerrier disposant de la téléportation dans quelques mois, pour vérifier qu'il n'y a plus aucun danger.

Je vais aller vérifier quelque chose dans les souterrains, et je retournerai ensuite à Metru-nui. Et, ne vous en faites pas pour les dégâts. La lance d'Arthaka réparera tout dès que nous l'activerons. Mais avant, nous devons encore accomplir quelques tâches.

Et le toa disparut dans un flash lumineux.

Shrecki leva les yeux, fixant droit dans le ciel. Un sourire se forma; léger, à peine perceptible.
Le vent souffla autour de lui, plus transperçant que mille poignards. Il se trouvait à des miles de là.
Mais il pressentait bien des choses. Les arbres autour de lui étaient vieux et desséchés, pâles, racornis. Griffus.
Leurs longues griffes rampaient, s'accrochant à l'air et le déchirant alors qu'il passait entre elles en sifflant.

Le Makuta souriait. Ses yeux reflétaient une flamme intérieure, et ceux qui pouvaient percevoir les flux d'énergies auraient vu autour du personnage une véritable aura. Certes pas une aura de ténèbres comme le Maître. Mais pas une aura de lumière comme un détenteur d'un Avohkii. Un éclat froid comme le Vide, brûlant comme des braises.
Son manteau s'ouvrit légèrement sous l'action du vent, dévoilant les jambes du personnage. Le déplacement d'air pénétra dans l'habit, le gonflant légèrement avant de repartir par les manches, rendant bien plus imposant le commandant.
Il se tourna, s'enfonçant entre les arbres-squelettes. Après quelques minutes de marche, la pente commença à grimper, à se faire plus raide, menant au haut d'une butte, sur laquelle se trouvait une petite maison de pierre noire. Ou plutôt une échoppe.
Poussant le rideau qui servait de porte, l'ancien guerrier observa un instant. Une petite pièce exiguë, éclairée par seulement une seule bougie, en désordre apparent, sale. Il y faisait très sombre. La lumière de la bougie s'étalait orange sur les murs d'obsidienne.
Au fond, un vieux turaga, assis dans l'obscurité, une grande expérience et une féroce détermination dans le regard. L'endroit n'était pas très recommandable.

Un silence de mort tomba. Ils se regardèrent dans les yeux un long moment durant. La tension atteint un point décisif. Le noeud se brisa, et le turaga souffla, épuisé par l'effort. Il perdit son air sérieux. Ses yeux étaient rouges de fatigue, et des cernes étaient apparus en dessous. Il sourit derrière son masque

- Très impressionnant. Vous avez de très bons pouvoirs mentaux, maitre Makuta. Vaincre un ancien toa Psychique dans un bras de fer de l'esprit n'est pas donné à tous le monde. Vous serez peut être apte à protéger cette île, qui...

-Je ne suis pas là pour cela. L'interrompit Shrecki

- Alors pourquoi êtes vous là? Répondit le vieillard du tac-au-tac

Le commandant montra un tableau sur le mur, sans le regarder, gardant ses yeux fixés sur le turaga, guettant sa réaction. Ce dernier tourna les yeux vers la toile; elle représentait des êtres à l'apparence insectoïde, piégés dans ce qui semblait un éternel désert. Mais le ciel était vert poison. Et l'horreur était visible dans les yeux des êtres, qui tenaient leur cou comme s'ils suffoquaient.
L'ancien toa écarquilla les yeux. Un éclair de méfiance passa, il fit volte-face à son interlocuteur, tenta de prendre l'air détaché.

- Ce n'est qu'un...Tableau. Rien de plus.

Shrecki fit un pas en avant.

- Je ne suis pas venu jusqu'ici à travers des marais, des mers et des volcans pour discuter peinture, maitre Turaga, mais de cet évènement conté.
Dites-moi tout. Je sais que vous n'êtes pas de notre univers. Pas de Mata Nui.

Le vieillard baissa les yeux, fixant le sol, comme si les planches allaient lui livrer les réponses. Il plongea ses yeux dans ceux du Makuta

- Cela a commencé il y a fort longtemps. Dans un autre monde. Le nombre de victimes était immense...

Le Makuta l'invita à continuer d'un hochement de tête.